A première vue, on pourrait croire que les choses s’arrangent un peu sur le front du coronavirus. Dans son bulletin épidémiologique consacré à la semaine du 24 au 30 août, qui vient d’être publié, Santé publique France parle d’une « stabilisation » du temps nécessaire pour que le nombre de cas double, à 13,8 jours au lieu de 14. La semaine précédente avait été marquée par une vive accélération de cet indicateur. Néanmoins, le Covid-19 continue à progresser très rapidement – de façon « exponentielle », redit l’agence. En effet, d’une semaine sur l’autre, on a encore identifié 32 % de cas supplémentaires (36.785).
Le nombre de nouvelles contaminations demeure faible par rapport aux dizaines de milliers de nouvelles infections qui ont pu être détectées chaque jour, au pic de la crise sanitaire , sachant que le nombre réel d’infections était en outre très supérieur. Néanmoins l’ascension se poursuit. Jeudi soir, le ministère a à nouveau annoncé plus de 7.000 cas en vingt-quatre heures. Rien ne semble devoir interrompre cette croissance, malgré le durcissement des consignes sur le port du masque dans de nombreuses villes.
Un million de tests
Le dépistage accompagné de la quarantaine ne suffit pas pour l’instant à circonscrire l’épidémie. « Depuis début juillet, le nombre de patients dépistés a été multiplié par un peu plus de 2, et le nombre de nouveaux cas par 12 », résume Santé publique France. Jusqu’à la semaine du 24 au 30, l’effort de montée en charge était clairement insuffisant, puisque le taux de positivité des cas progressait plus vite que les tests. Enfin, cette semaine, la tendance s’inverse légèrement, avec 16 % de hausse du nombre de tests, et 14 % de hausse pour le taux de positivité. La barre du million de tests hebdomadaires a été franchie.
Ce n’est qu’une maigre consolation, puisque le taux de positivité atteint désormais 4,3 %. S’il croît, c’est que les personnes contaminées sans le savoir sont probablement de plus en plus nombreuses, évoluant parmi la population au lieu de s’isoler.
Files d’attente auprès des laboratoires
De plus, on se fait dépister de plus en plus tard, ce qui peut s’expliquer en partie par les files d’attente auprès des laboratoires d’analyse. Le 30 août, le délai moyen entre la date de début des symptômes et la date de prélèvement était de 3,8 jours chez les nouveaux cas confirmés, contre 3 jours deux semaines auparavant.
Les admissions hebdomadaires en réanimation sont passées en huit semaines de 73 à 210, ce qui demeure assez peu vu le nombre de contaminations, et qui s’explique principalement par la jeunesse des nouveaux malades. A la veille de la rentrée des classes, le nombre de cas de contaminations a le plus augmenté chez les moins de 14 ans (+44 %), ce qui pourrait être en lien avec une recrudescence des tests. La même croissance a été observée chez les 15-19 ans.