Coronavirus : les Hôpitaux de Paris recommencent à déprogrammer des intervention

Paris, où l'incidence du virus est très élevée, risque de basculer rapidement à son tour en zone d'alerte maximale. Les admissions en réanimation y doublent tous les 15 jours. Les capacités risquent d'arriver à saturation en novembre.


(200923) -- PARIS, Sept. 23, 2020 (Xinhua) -- A man wearing a mask walks past the Madeleine church in Paris, France, Sept. 22, 2020. France's Public Health Agency on Tuesday reported 10,008 new coronavirus cases in a 24-hour span, bringing the cumulative total of confirmed coronavirus cases in France to 468,069. (Xinhua/Gao Jing) - Gao Jing -//CHINENOUVELLE_XxjpbeE007044_20200923_PEPFN0A001/2009231226/Credit:CHINE NOUVELLE/SIPA/2009231229

Il n’y a pas qu’à Marseille que les nouvelles mesures anti-Covid ne passent pas. La région parisienne n’est certes pas encore classée comme la cité phocéenne en zone d’alerte maximale , néanmoins Paris et la petite couronne rayonnent en rouge vif sur la nouvelle carte de France du coronavirus. Le verdict est tombé mercredi soir, et il soulève des hauts cris : dans cette « zone d’alerte renforcée », il va falloir fermer bars et restaurants à 22 heures maximum, clore gymnases et salles de sport, interdire les rassemblements de plus de dix personnes…

Jeudi, au lendemain des annonces du ministre de la Santé, Olivier Véran, la maire de Paris Anne Hidalgo a marqué son mécontentement. Ces restrictions des libertés publiques sont « difficiles à comprendre » et elles ont été décidées « sans aucune concertation », a-t-elle dénoncé. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, s’est elle aussi émue de la méthode : « Face au retour de la Covid-19, j’appelle les Franciliens à une grande autodiscipline. Mais je demande aussi au gouvernement de respecter une vraie concertation avec les collectivités sur les décisions impactant des bars et restaurants déjà très fragilisés ».

Le taux d’incidence de Paris est le plus élevé de France après la Guadeloupe, à 217 nouvelles contaminations par semaine pour 100.000 habitants. Le seuil de la zone d’alerte renforcée est de 150 pour 100.000, et celui de la zone d’alerte maximale de 250 pour 100.000. L’incidence chez les personnes âgées a également dépassé 50 pour 100.000, et le seuil de 100 correspondant à l’alerte maximale pourrait se rapprocher rapidement.

Doublement des réanimations tous les 15 jours

Le troisième critère, ce sont les capacités de réanimation régionales. Et là aussi, l’Ile-de-France est en mauvaise posture. Près de 1.000 personnes ont dû être hospitalisées pour Covid sur les 7 derniers jours, contre 460 la semaine précédente, a exposé Olivier Véran mercredi . « Plus marquant encore, sur les près de 2.000 patients hospitalisés avec le Covid, 305 sont hospitalisés en réanimation, soit 27 % de la capacité totale de réanimation de la région, contre 18 % il y a une semaine », a-t-il insisté. Le seuil de 30 % du stade alerte maximale va donc être vite franchi.

Pis, les hôpitaux risquent d’être mis sous tension très rapidement. « Au rythme actuel de près de 50 nouvelles entrées par jour en soins critiques, contre une quinzaine par jour il y a une semaine, correspondant à un doublement du nombre de patients en réanimation tous les 15 jours, 40 % des capacités régionales de réanimation seront utilisées vers le 10 octobre, 60 % vers le 25 octobre (700 patients), 85 % autour du 11 novembre (1.000 patients) », a expliqué Olivier Véran.

Dans un document interne, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) estime quant à elle que le seuil de 1.000 réanimations en Ile-de-France serait dépassé « entre le 23 et le 27 octobre », en supposant que la durée moyenne de séjour de ces patients est de 16 jours. Certes, cette durée moyenne est aujourd’hui de 12,3 jours à l’AP-HP, mais elle s’allonge, car plus les patients affluent, moins on y admet les malades relativement peu sévères.

« Chaque semaine compte »

Lors d’une conférence de presse, ce jeudi, le groupe hospitalier a d’ailleurs annoncé qu’il allait commencer à déprogrammer certaines interventions chirurgicales ce week-end, pour faire de la place. Alors qu’on lui demandait si les mesures prises à Paris étaient suffisantes, le professeur Piarroux a répliqué : « Il y a un mois elles étaient amplement suffisantes, maintenant on est un peu sur le fil. J’espère que ce sera suffisant ».

L’épidémiologiste table sur une baisse de 20 % des transmissions, notamment grâce aux fermetures anticipées des bars. Une étude américaine a montré que leur fréquentation multipliait par trois ou quatre le risque d’infection, et celle des restaurants par deux.

Quant à la mise en application des nouvelles restrictions pendant 15 jours, c’est le temps nécessaire pour voir leur effet sur les réanimations. C’est aussi le temps que prend l’épidémie pour doubler de volume, a souligné l’infectiologue Xavier Lescure. Autrement dit, c’est le plus petit intervalle chronologique permettant de juger des effets d’une politique d’endiguement de l’épidémie.


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