Coronavirus : moins de chômage partiel en mars qu’attendu

Sur la base des demandes d'indemnisation déposées au 4 mai, seuls 4,4 millions (soit 41 %) des salariés couverts par une demande d'autorisation en mars ont effectivement été placés en activité partielle ce mois-là.


Shops and restaurants are closed in Rue Mouffetard in Paris during a lockdown imposed to slow the rate of the coronavirus disease (COVID-19) in France, April 23, 2020. REUTERS/Charles Platiau

Jour après jour ou presque, Muriel Pénicaud, profite de ses passages à la télévision ou à la radio pour donner le dernier décompte du chômage partiel. Ce mercredi sur Europe 1, la ministre du Travail a indiqué que du 1er mars au 4 mai, et tous motifs confondus, 12,1 millions de salariés ont fait l’objet d’une demande de couverture par le dispositif d’activité partielle émanant de près de 1 million d’entreprises.

Mais entre demande de placement et demande d’indemnisation, il y a un pas, comme le montrent les chiffres publiés en fin de journée par la Dares, le service statistique du ministère, qui constituent un indicateur précieux pour jauger du niveau d’activité de l’économie post-confinement. Il en ressort que sur la base des périodes demandées par les entreprises au 4 mai, 10,7 millions de salariés étaient susceptibles d’être placés en activité partielle en mars (les demandes pouvaient être déposées jusqu’à fin avril). Mais sur la base des demandes d’indemnisation déposées au 4 mai, il apparaît que seuls 4,4 millions (soit 41 %) des salariés couverts ont effectivement été placés en activité partielle ce mois-là.

Taux plancher

Attention, prévient la Dares, toutes les demandes d’indemnisation pour le mois de mars n’ont pas encore été déposées. Le taux de 41 % est donc susceptible d’augmenter puisque les employeurs ont un an avant de demander à se faire rembourser par l’Etat.

Toujours au 4 mai, les demandes d’autorisation préalable des entreprises de moins de 50 salariés (pour mars), portaient sur 5,6 millions de salariés. Comparativement, les demandes d’indemnisation n’en ont concerné que 3,3 millions. Au-delà de 250 salariés, le ratio est encore plus faible : des demandes d’autorisation préalable pour 3 millions de salariés contre des demandes d’indemnisation pour 500.000 d’entre eux seulement. « Le ratio entre le nombre de salariés couverts par une demande d’indemnisation et par une demande préalable est ainsi nettement plus élevé dans les plus petites entreprises », souligne le ministère.

Il faudra encore patienter avant d’avoir les chiffres définitifs de « consommation » réelle du chômage partiel pour mars et, a fortiori, avril et mai, les trois mois où on s’attend à ce qu’elle soit la plus élevée. Une fois ces chiffres connus avec suffisamment de recul, on pourra en déduire la facture pour l’Etat, qui paie les deux tiers des salaires, et l’Unédic le solde, sachant que le gouvernement a prévu une enveloppe de 24 milliards sur cette période. Au-delà, sa générosité va un peu diminuer puisque le taux de prise en charge de l’allocation versée au salarié pourrait passer de 100 % à 90 %, mais toujours jusqu’à 4,5 SMIC, selon nos informations. Sauf dans les établissements fermés par mesure sanitaire.


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