Coronavirus : Paris bascule en alerte maximale

Matignon a annoncé dimanche soir que de nouvelles mesures restrictives s'appliqueraient à partir de mardi à Paris et sa petite couronne pour une durée de quinze jours. Les restaurants devront mettre en oeuvre un protocole sanitaire renforcé pour rester ouverts, les universités devront réduire de moitié leurs effectifs en présentiel et les entreprises privilégier « plus que jamais le télétravail ».


People have drinks on a bar's terrasse in Paris on September 26, 2020, two days before new measures come into effect to curb the spread of Covid-19. - France has reacted to the swift re-emergence of Covid-19 hotspots by reimposing restrictions like earlier closing for bars on 12 large towns and cities, including the capital Paris, starting on September 28. (Photo by GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Ce n’était qu’un délai de grâce, juste le temps d’un dernier verre au bistro ce week-end. Touchés par la reprise épidémique, Paris et les départements de la petite couronne basculent en zone d’alerte maximale. Le Premier ministre Jean Castex s’est entretenu dimanche soir avec la maire de Paris Anne Hidalgo pour le lui confirmer. Des mesures « plus contraignantes » entreront en vigueur dès mardi et ce, pour une durée de « quinze jours ».

Plus personne ne se faisait d’illusion à ce sujet. Le ministre de la Santé Olivier Véran a montré jeudi soir en conférence de presse que les indicateurs de la capitale avaient viré à l’écarlate. Ce dimanche, le Premier ministre Jean Castex a appelé les élus de la région pour discuter des mesures qui vont être annoncées.

Les préfets des départements concernés en donneront le détail dès lundi. On sait d’ores et déjà que les restrictions imposées aux zones d’alerte maximale, Paris, Marseille et la Guadeloupe, s’allégeront en partie. Les bars seront certes fermés. Mais, s’appuyant sur l’avis du Haut conseil de la santé publique, Matignon a annoncé qu’un « protocole sanitaire renforcé permettra de maintenir les restaurants ouverts ». Par ailleurs, dans les zones d’alerte maximale et les zones d’alerte renforcées, tous les établissements d’enseignement supérieur devront diviser par deux leurs effectifs en présentiel et les entreprises sont invitées à « privilégier, plus que jamais, le télétravail ».

Stabilisation trompeuse à Paris

Ce n’est pas l’amélioration de la situation sanitaire dans la capitale qui motive ce souhait d’alléger les contraintes pour les restaurateurs. Les trois seuils d’alerte maximale ont été franchis il y a longtemps. Les réanimations Covid occupent plus de 35 % des lits de la région, ayant dépassé les 30 % depuis une dizaine de jours. L’incidence à Paris s’élève à 267 contaminations hebdomadaires pour 100.000 habitants, au-delà du seuil fatidique depuis lundi 28 septembre. Troisième critère, l’incidence chez les plus de 65 ans est depuis mardi supérieure à 100/100.000.

Certes, ces derniers jours, l’incidence a plutôt eu tendance à diminuer, en Ile-de-France comme au niveau national. Santé publique France note un recul de 5 % du nombre de nouveaux cas détectés durant la semaine du 21 au 27 septembre dans l’Hexagone. De plus, le nombre d’actes SOS Médecins et de passages aux urgences a reculé respectivement de 27 % et 23 %. 

Mais ces observations ne suffisent pas encore à établir une tendance. A l’Agence régionale d’Ile-de-France, on reste prudent : « Pour ce qui est du Samu et de SOS Médecins, j’espère que c’est une bonne nouvelle. Toutefois, la chute des appels succède à une phase de panique pendant la première quinzaine de septembre, où les gens ont appelé au moindre symptôme », analyse Aurélien Rousseau, le directeur général de l’ARS.

Quant à l’incidence, sa mesure est faussée par l’engorgement du dépistage. Le nombre de tests réalisés a piqué du nez de 20 % du 21 au 27 septembre : c’est suffisant pour expliquer le reflux du nombre de cas. 

Le taux de positivité des tests, lui, continue de grimper : il s’élevait samedi à 7,9 % au niveau national, et 11,2 % en Ile-de-France. Ce n’est pas seulement un effet de la mise en place d’accès prioritaires pour les personnes symptomatiques et les cas contacts. Il reflète la montée générale de la contagion dans la population.

Urgence sanitaire sur les réanimations

Surtout, un indicateur prend à présent le pas sur tous les autres : la courbe des hospitalisations. « On sait ce qui va se passer dans les hôpitaux », soupire le haut fonctionnaire éprouvé par la première vague. « Les hôpitaux franciliens ayant des lits de réanimation ont tous déprogrammé des opérations la semaine dernière, jusqu’à 20 % du total. On va continuer à augmenter ce plafond de façon coordonnée, en mettant le privé dans la boucle », explique-t-il. 

Selon les projections réalisées par l’Institut Pasteur le 25 septembre, et que « Les Echos » ont pu consulter, entre le 15 octobre et le 15 novembre, l’ensemble de l’Hexagone à part le Grand Est et le Centre-Val de Loire risque de basculer en état d’urgence sanitaire, plus de 60 % des capacités totales de réanimation étant mobilisées par des patients Covid. 

En Ile-de-France, tous les lits de réanimation disponibles, soit 1.218, seraient occupés par ces malades dès le 27 octobre, et tous les lits potentiellement mobilisables (2.140) seraient pleins le 11 novembre. L’embolie ne pourra être évitée qu’en donnant un grand coup de frein aux contaminations.


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