Les regroupements familiaux et amicaux ne sont pas les seuls responsables de la reprise de l’épidémie de coronavirus. Les entreprises sont montrées du doigt, alors que le nombre de clusters ne cesse de croître (91 nouveaux foyers hebdomadaires déclarés début août contre 65 fin juillet).
Début août, les entreprises hors établissements de santé représentaient, selon Santé Publique France , 134 (soit 22 %) des 609 clusters signalés en métropole et dans les DOM-TOM. « Dans les open spaces, des personnes se côtoient 8 heures par jour, et beaucoup de mesures barrières ne sont que peu facilement applicables. Les milieux clos et humides, eux, avec des systèmes de renouvellement d’air, favorisent le brassage et l’exposition d’un plus grand nombre de personnes au virus », indiquait début juillet au « Parisien » Michèle Legeas, enseignante à l’EHESP et spécialiste de l’analyse et de la gestion des situations à risques sanitaires. En mai, l’abattoir Tradival à Fleury-les-Aubrais avait signalé une cinquantaine de cas positifs. Au début du mois dernier, la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire avait également fait état de 23 cas positifs.
61 clusters en Ile-de-France
Alors que la France connaît un rebond du nombre d’individus contaminés sur le territoire, le nombre de clusters en entreprises dans certaines régions ne faiblit pas. Lundi, Sébastien Debeaumont, directeur général adjoint de l’Agence régionale de santé (ARS) de la région Sud annonçait « 80 cas confirmés en entreprise », correspondant à 11 foyers. Parmi eux : la Compagnie maritime d’affrètement CGA-CGM, avec 10 cas confirmés. Cependant, l’ARS de la région indique que « le contact tracing a été réalisé, les personnes malades sont isolées pendant quatorze jours » et il n’y a « aucun cas grave. »
En Ile-de-France, on dénombre 61 clusters actifs en milieu professionnel (en comptant les établissements de santé), dont près de la moitié déclarés par des entreprises privées et des collectivités. Parmi ceux-ci, 17 d’entre eux se situent à Paris même, 7 en Seine-et-Marne, 3 dans les Yvelines, 8 dans l’Essonne, 4 dans les Hauts-de-Seine, 6 en Seine-St-Denis, 8 dans le Val-de-Marne et 8 dans le Val d’Oise.
De manière générale, « 500 nouveaux cas sont déclarés par jour alors que nous étions à 200 à la mi-mai et une centaine à la fin du mois de juin. Le nombre de clusters a augmenté par rapport à la semaine dernière, mais reste constant ces derniers jours », indique l’ARS francilienne.
Certaines régions restent toutefois beaucoup plus épargnées : en Auvergne-Rhône-Alpes, 3 clusters actifs en milieu professionnel seulement ont été identifiés : deux en Haute-Savoie, et un dans la Drôme. En Bretagne, aucun cluster n’a été signalé en milieu professionnel.
Un protocole national de déconfinement , publié par le Ministère du Travail, est disponible pour aider les entreprises face à la crise du coronavirus. Pour les établissements de santé et médico-sociaux, un guide portant sur la gestion des clusters a également été mis en ligne le 27 juin.