Coronavirus : pourquoi Marseille subit de dures restrictions

La métropole d'Aix-Marseille a été déclarée en zone d'alerte maximale mercredi, entraînant une fermeture totale des bars et restaurants pour deux semaines. Contestant le diagnostic et la méthode, la maire de Marseille, Michèle Rubirola réclame dix jours de délai avant d'appliquer de nouvelles mesures.


Il n’y aura pas de pastis en terrasse pour les derniers beaux jours de l’année. Les bars de Marseille vont être fermés dès samedi, pour faire refluer l’épidémie de coronavirus, a annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran mercredi soir . Affirmant ne pas avoir été « consultée », juste informée, la maire de la ville, Michèle Rubirola a manifesté son « étonnement » et sa « colère »« Rien dans la situation sanitaire ne justifie cette annonce. Je n’accepte pas que les Marseillais soient victimes de décisions politiques que personne ne peut comprendre », a attaqué l’édile sur Twitter. Elle réclame dix jours de délai avant l’application de nouvelles mesures.

Dans la cité phocéenne, on a le sentiment d’être stigmatisé et victime d’injustes restrictions des libertés. Pourtant, il y a trois critères pour figurer en « zone d’alerte maximale », et la métropole d’Aix-Marseille les coche tous. En ville, l’incidence y est supérieure à 250 nouvelles contaminations en une semaine pour 100.000 habitants. Chez les personnes de plus de 65 ans, plus vulnérables, elle s’élève à 180 pour 100.000. Et dans la région, à l’échelle de laquelle s’organisent les hospitalisations, 150 patients Covid sont en réanimation, dont 20 admis dans la seule journée de mardi.

Le flou sur les chiffres marseillais

Mais la plupart de ces chiffres ne sont pas publics. Santé publique France ne communique que des données par département, et les Bouches-du-Rhône présentaient un taux d’incidence de 209 pour 100.000 sur la semaine du 14 au 20 septembre, contre une moyenne nationale de 99 pour 100.000. C’est le taux le plus élevé de métropole… après le département de Paris, à 217 pour 100.00. Or la capitale n’est qu’en zone d’alerte renforcée pour l’instant.

Par ailleurs, « les chiffres officiels de l’Etat montrent une amélioration constante », pointe le premier adjoint de la ville de Marseille, Benoît Payan, via Twitter. En effet, le taux d’incidence des Bouches-du-Rhône décline depuis peu. Olivier Véran a d’ailleurs noté cette « très légère amélioration depuis la semaine dernière » mercredi, pour ajouter aussitôt « mais il faut être prudent car nous n’avons pas assez de recul ».

« Chaque semaine compte »

Peut-être la baisse est-elle une conséquence de l’interdiction la semaine dernière des rassemblements de plus de 10 personnes, faisant suite à la fermeture anticipée à 00 h 30 des bars et des restaurants depuis le 5 septembre. A moins que l’on ne parvienne plus à compter comme il faut les nouvelles contaminations : « Une partie voire la totalité peut être en lien avec un retard de communication des tests PCR », pointe le professeur Renaud Piarroux, à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Quant au délai de 10 jours demandé par Marseille, il est trop long, quand il faut 15 jours en moyenne pour qu’un malade nouvellement infecté arrive en réanimation, a jugé le directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch, jeudi. Ces mesures restrictives, « les penser maintenant, les mettre en application dans dix jours, c’est en voir l’effet dans 25 jours seulement. Chaque semaine compte », a-t-il prévenu.


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