Une semaine après la publication de la liste de la vingtaine de tests sérologiques validés par le Centre National de Référence (Institut Pasteur), l’arrêté et le décret précisant les conditions de remboursement de ces fameux tests ont été publiés au journal officiel, ce jeudi matin.
Un vrai feuilleton alors que le public toujours plus nombreux continue à affluer , avec ou sans ordonnance, dans les laboratoires pour confirmer s’ils ont été ou non exposés au virus via la détection d’anticorps dans leur sang. S’ils sont neutralisants, ces anticorps garantissent un certain degré d’immunité, mais sans qu’il soit encore possible de connaître la durée de leur protection en l’état actuel des connaissances.
Une prise en charge à 100 %
Les textes publiés ce jeudi confirment la prise en charge par l’Assurance maladie des tests réalisés en laboratoire de ville ou à l’hôpital dans les six cas de figure recommandés par la Haute autorité de santé (personnel soignant au contact de malades, personnel dans les structures d’hébergement collectif, etc.).
Conformément à la nomenclature des actes biologiques, les tarifs ont été respectivement fixés à 12,15 euros pour les tests automatisables dits Elisa et à 9,45 euros pour les tests rapides dit TDR. Cette prise en charge s’effectuera à 100 % jusqu’au 21 juin, date à partir de laquelle il faudra cocher un certain nombre de critères complémentaires de traçabilité, indispensables au suivi et à la gestion de l’épidémie, pour continuer à en bénéficier.
Prix de remboursement « top faible »
Si le grand public ne peut que se réjouir de ces dispositions, le prix de remboursement est jugé par certains biologistes comme « trop faible par rapport au coût réel du réactif hors technique de Roche », l’un des poids lourds du secteur. Sans doute un moyen pour l’Etat de faire pression pour réduire les prix des fournisseurs. Et quant à la liste validée par le CNR, « elle n’a pas été accompagnée par le rapport de l’étude », regrettent ces mêmes professionnels. « De nombreux fournisseurs automatisés n’ont pas été évalués faute d’automate au CNR et de partenariat avec les laboratoires privés », poursuivent-ils.
En l’absence d’autotests toujours pas recommandés par la HAS, les pharmaciens piaffent pour récupérer une partie de la « manne » de dépistage avec la réalisation dans leur officine de tests d’orientation de diagnostic (TROD). Rien n’a encore été précisé sur les conditions de remboursement de cette dernière catégorie de kits, qui demandent à être confirmés par un test en laboratoire quand ils sont positifs. Philippe Besset, le président du Syndicat des pharmaciens de France, a bien l’intention de s’exprimer sur le sujet vendredi matin lors d’un point presse plus général sur le « Ségur de la Santé ».