Comme les médecins libéraux , les pharmaciens se tiennent prêts. Dans une consultation organisée par la fédération des pharmaciens de France, 85 % d’entre eux se déclarent volontaires pour participer à la campagne de vaccination et procéder eux-mêmes à l’acte d’injection.
Malgré l’autorisation délivrée par la Haute autorité de la santé et la validation des députés, ils ont encore besoin que ce nouveau rôle soit validé par arrêté ministériel. Une confirmation que Philippe Besset, le président de la Fédération des pharmaciens de France, ne s’attend pas à voir arriver avant la mi-février. Selon lui, ce délai s’explique par les quantités disponibles de vaccins, encore trop faibles pour permettre de fournir les pharmacies sans déposséder les centres de vaccination grand public qui s’apprêtent à ouvrir leurs portes aux patients de plus de 75 ans.
2 millions d’injections par semaine
« Pour les officines, la logistique est tout à fait jouable, mais c’est avant tout une gestion de pénurie. Il ne suffit pas d’avoir des bras pour pratiquer les injections, il faut aussi des vaccins », explique-t-il. Prévue pour la fin du mois de janvier, l’autorisation par l’Agence européenne du médicament du vaccin d’AstraZeneca, à qui l’Union européenne a commandé 400 millions de doses, pourrait ainsi changer la donne.
Sans problème de stock, Philippe Besset estime que les pharmacies pourraient être capables de vacciner environ 400.000 personnes par jour, soit 2 millions par semaine. « C’est en tout cas le nombre maximum de personnes qu’il nous est arrivé de vacciner contre la grippe », détaille-t-il.
Un rôle déjà central dans la vaccination en Ehpad
En attendant de pouvoir pratiquer elles-mêmes les injections, les pharmacies jouent déjà un rôle actif dans le déploiement de la campagne de vaccination, puisque 6.000 d’entre elles livrent les vaccins aux Ehpad.
Elles sont directement fournies par les laboratoires, puis ont douze heures pour livrer les établissements, qui doivent ensuite les injecter dans les jours qui suivent. « Les vaccins arrivent donc déjà décongelés en Ehpad », explique Philippe Besset. Ce sont également les pharmacies qui recensent les besoins des Ehpad et programment les livraisons avec les médecins coordinateurs des établissements.