Covid : baisse factice du chômage en fin d’année dernière

Le taux de chômage est tombé à 8 % au quatrième trimestre, a indiqué ce mardi l'Insee, en baisse de 1,1 point par rapport au troisième trimestre. Ce recul s'explique par une bascule vers l'inactivité de personnes empêchées de chercher un emploi durant le deuxième confinement.


People stand at the desk of the 'Pole Emploi' agency of Chateau-Gombert in Marseille, southern France, on December 14, 2020. (Photo by NICOLAS TUCAT / AFP)

Déjà compliquée à suivre en temps normal, la mesure du chômage demande encore plus d’attention depuis qu’a éclaté la crise de la Covid-19. Malgré un contexte économique encore contraint, le taux de chômage mesuré par l’Insee au sens du Bureau international du travail (BIT) est ressorti à 8 % en France hors Mayotte (7,7 % France métropolitaine) au quatrième trimestre de l’année dernière. Soit une baisse de 1,1 point en trois mois, pour un effectif global de 2,35 millions !

Aussi spectaculaire et paradoxale qu’elle soit, cette baisse – qui renvoie au niveau atteint fin 2019 – s’explique principalement par des raisons statistiques. Pour être comptabilisé comme chômeur, il faut répondre à des critères très précis : être sans emploi et avoir effectué une démarche active de recherche d’emploi au cours des quatre dernières semaines – ou avoir trouvé un emploi qui commence dans les trois mois – et se déclarer disponible dans les deux semaines pour en occuper un.

Taux d’emploi en hausse

Du fait du deuxième confinement, un nombre important de personnes ont basculé à l’automne vers l’inactivité, dans ce que l’Insee appelle le halo autour du chômage, faute notamment de pouvoir réaliser des recherches actives d’emploi dans les conditions habituelles. Par un effet de vases communicants, la baisse du taux de chômage va donc de pair avec la hausse du halo, même si celle-ci est moindre qu’au printemps dernier : +0,1 point pour représenter 4,1 % de la population active, soit 1,8 million de personnes.

La baisse du taux de chômage provient aussi d’une amélioration du taux d’emploi. « Il continue à se redresser en moyenne sur le trimestre, ce qui confirme la baisse moins grave que prévu de l’emploi salarié privé en fin d’année, alors que dans le même temps des personnes se retirent du marché du travail », confirme le chef du département de l’emploi et des revenus d’activité de l’Insee, Vladimir Passeron. Il a augmenté de 0,6 point à 65,6 % de la population active, après une hausse de même ampleur au troisième trimestre, sans pour autant compenser le recul du deuxième trimestre. Autre bémol : le nombre d’heures travaillées par poste s’est replié.

CDD et intérim en retrait

Sur les trois derniers mois de 2020, 21 % des personnes participant au marché du travail étaient sans emploi ou en sous-emploi. C’est 10,7 points de moins que le pic observé au deuxième trimestre, mais encore 3,3 points de plus qu’il y a un an.

Compte tenu d’un recours encore important, quoique concentré sur quelques secteurs, au chômage partiel, et du maintien des aides aux entreprises, le nombre de plans sociaux reste relativement contenu. En outre, l’économie résiste mieux qu’anticipé . Signe qu’elle n’a toutefois pas retrouvé son allant , le taux d’emploi en CDD ou intérim est inférieur de 0,7 point à la situation d’avant crise, à 7 %. Tout cela confirme qu’il est encore trop tôt pour avoir une idée précise des effets de la crise sur l’emploi.


myspotvip

Lorsque vous vous inscrivez et vous recevrez les meilleures offres de MySpotVip et vous recevrez également un guide d'ÉPARGNE.
Préparez-vous pour les offres VIP les plus exclusives et uniques!