Covid : comment l’Assurance-maladie veut revoir le traçage des patients infectés

Les autorités étudient comment faire évoluer le « contact tracing », éventuellement en recherchant les événements contaminateurs antérieurs. En trois semaines, l'Assurance-maladie a remboursé 250.000 tests antigéniques aux professions libérales de santé.


An adviser from the platform of the Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) (Sickness Insurance Primary Fund) of Bas-Rhin region, in charge of contact tracing activities (research and information of Covid contact persons) works on May 25, 2020 in Strasbourg, eastern France. (Photo by FREDERICK FLORIN / AFP)

L’ouvrage « contact tracing » revient sur le métier. Opérationnel depuis le premier déconfinement, à la mi-mai, le dispositif de recensement et d’alerte des personnes en contact avec des patients infectés par le Covid n’a pas fait ses preuves, la deuxième vague de l’épidémie étant aussi forte voire plus forte que la première .

Les pouvoirs publics planchent ainsi sur l’amélioration du triptyque « tester, alerter, protéger » en vue du deuxième déconfinement . C’est ce qu’a expliqué Thomas Fatome, le directeur de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) , administration pilote du « contact tracing », ce mercredi, à l’Association des journalistes d’information sociale (Ajis).

« Le dispositif va évoluer », a-t-il confirmé. Tandis que ses équipes sont en train de réaliser un retour d’expérience, la CNAM étudie déjà de nouvelles pistes avec le ministère de la Santé « pour s’adapter à un futur déconfinement ». Il s’agit bien sûr de l’intégration des résultats des tests antigéniques dans les enquêtes, centralisés depuis lundi dans le fichier du dépistage Si-Dep. Mais il est également question d’approfondir ces investigations en pratiquant, comme au Japon, le « rétro-tracing ».

La piste du rétro-tracing

Tout l’intérêt est de « remonter à l’origine de la contamination » du patient zéro, « pour identifier un moment ou des lieux à l’origine de chaînes de contaminations significatives », a expliqué Thomas Fatome, au lieu de se contenter d’identifier et d’alerter les « cas contacts », c’est-à-dire les personnes que ce patient zéro aurait pu lui-même contaminer. Le traçage arrière a du sens avec ce virus qui peut se diffuser à toute vitesse à partir d’un foyer à risque, comme on l’a vu avec le rassemblement évangélique de Mulhouse en février. Cela permettrait de débusquer les foyers infectieux, en complément du travail que font les Agences régionales de santé (ARS) dans les Ehpad, les foyers de travailleurs, les écoles, etc.

La CNAM, les ARS ou bien les enquêteurs épidémiologistes de Santé publique France pourraient effectuer le rétro-tracing si cette piste se confirmait. « On continuera de toute façon le tracing classique, ce sont des approches complémentaires », a expliqué Thomas Fatome.

Le contact tracing mobilise déjà beaucoup de monde à l’Assurance-maladie. Depuis la mi-mai, a expliqué Thomas Fatome, 5 millions de personnes ont été appelées, soit « un peu moins d’un Français sur dix », avec plus de 100.000 appels par jour en octobre et des conversations durant de 20 à 30 minutes. Les Caisses primaires d’assurance-maladie (CPAM) prennent plus de 140.000 appels par jour en ce moment, deux fois plus que la normale.

Des marges d’amélioration

Sans aller jusqu’au rétro-tracing, l’Assurance-maladie cherche des marges d’amélioration dans le dispositif actuel. Elle s’enorgueillit d’avoir appelé 90 à 95 % des cas contacts en octobre : « Si on appelle 2 ou 3 fois, peut-on maximiser pour atteindre 100 % ? » s’interroge Thomas Fatome. « Des personnes positives nous indiquent qu’elles n’ont pas de contacts. Comment faire évoluer cela ? » ajoute-t-il.

En effet, les épidémiologistes ont été surpris de constater qu’en France comme dans les pays voisins, il n’y a souvent que trois contacts par patient zéro, peut-être en raison d’une rétention d’information. Résultat, seulement un nouveau cas positif sur cinq a été identifié auparavant comme « cas contact ».

Autre piste, « mieux accompagner dans le test », en rappelant les cas contacts sept jours après pour vérifier qu’ils se sont fait dépister, et dire aux personnes à risque d’être infectées « comment mieux s’isoler ».


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