Les Français, interrogés par l’Insee ce mois-ci, sont un peu moins déprimés. Le moral des ménages, calculé chaque mois par l’Institut de statistiques, a grimpé de 3 points et se retrouve à 94 points en mars, sous sa moyenne à long terme fixée à 100 points.
La confiance des Français dans la reprise économique fait du yoyo et continue à varier en fonction de la situation sanitaire. Une partie de l’enquête a été réalisée avant l’annonce des nouvelles restrictions dans certaines régions et départements , le 18 mars dernier, et donc avant la forte hausse des contaminations quotidiennes enregistrée depuis une dizaine de jours . « Les données ont été recueillies entre le 24 février et le 20 mars dernier. Or, à ce moment-là, la situation sanitaire n’était pas aussi dégradée qu’aujourd’hui », note Julien Pouget, chef du département de la conjoncture de l’Insee. « La confiance des ménages oscille autour d’un niveau bas depuis le début de la crise. Depuis un an, l’indicateur fluctue en fonction de l’évolution de la conjoncture sanitaire », estime Julien Pouget.
D’ailleurs, la dernière enquête de l’Insee auprès des patrons français réalisée au même moment, montrait aussi que les chefs d’entreprise étaient un peu plus confiants en mars.
Il n’en reste pas moins que la part des Français optimistes quant à leur situation financière future a progressé en mars. Elle est même passée au-dessus de sa moyenne à long terme. De la même façon, si elle reste basse, la part des ménages considérant que le niveau de vie en France va s’améliorer au cours des douze prochains mois a rebondi fortement, en lien peut-être avec la progression de la vaccination.
Prudence
Toutefois, s’ils sont un peu moins pessimistes, les Français restent très prudents. Ainsi, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun d’épargner augmente à nouveau et « atteint un nouveau plus haut historique », précise l’Insee. Il faut dire que, même si elles sont en recul, les craintes d’une hausse du chômage dans les mois à venir restent très élevées. De quoi alimenter encore la thésaurisation à laquelle se livrent les ménages français depuis le début de la crise. La Banque de France estimait dans ses dernières prévisions qu’en 2020 et 2021, les Français mettraient de côté 165 milliards d’euros de plus qu’en 2019.