Mesures d’urgence pour faire face à la crise mais aussi réformes laissées en plan depuis le début de la pandémie : c’est à un tour d’horizon complet des grands dossiers de fin de quinquennat que Jean Castex a invité les dirigeants syndicaux et patronaux un par un. Démarré jeudi 21 janvier avec le leader de la CPME, François Asselin, suivi le lendemain de celui de la CFDT, Laurent Berger, cette série de rencontres bilatérales sur une dizaine de jours est censée préparer la conférence du dialogue social de mars, la troisième depuis que le Premier ministre a pris ses fonctions.
L’annonce de ces rencontres a pu surprendre car elle ne figurait pas dans la première version de l’agenda de Jean Castex de la semaine dernière. De là à croire qu’elles ont été mises sur pied en prévision d’un probable et prochain tour de vis sanitaire, il n’y a qu’un pas, démenti par Matignon. « Les rendez-vous n’ont été annoncés qu’une fois tous calés. Il n’y a aucune précipitation », indique un porte-parole.
Avancement variable
Organisé en juillet, dans la foulée du remaniement, le premier sommet social de l’ère Castex avait voulu marquer une rupture avec le gouvernement précédent par la volonté affichée – et saluée alors par les intéressés – de redonner une place de choix aux partenaires sociaux. Il en était ressorti un agenda de concertations très riche mais dont les priorités ont dû être revues fin octobre, lors du deuxième sommet social, du fait de la crise.
Depuis, si l’on met à part le plan de relance et le plan jeunes quasiment entièrement à la main de l’Exécutif, trois des sujets à l’agenda ont débouché – télétravail, santé au travail et reconversions professionnelles – surtout du fait de l’action des syndicats et du patronat. Pour la douzaine de sujets restants ouverts, le niveau d’avancement est variable si l’on se base sur le calendrier diffusé en octobre.
Celui des métiers en tension par exemple, fait l’objet d’une expertise préparatoire, préalable, normalement, à des négociations de branches. La concertation sur le partage de la valeur devrait déboucher en mars quand celle consacrée au financement de la protection sociale post Covid n’a toujours pas démarré. Le troisième sommet social permettra d’actualiser tout cela en tenant compte de la situation sanitaire du moment et de ce que les partenaires sociaux auront au préalable défendu ces jours-ci auprès du Premier ministre.
Consolidation des dettes des PME
Reçu en premier, le président de la CPME, François Asselin a plaidé notamment pour la consolidation des dettes des PME assortie d’un échéancier de remboursement de long terme. Toujours côté organisations patronales, le Medef et l’U2P chercheront sans doute à s’assurer que le gouvernement ne débranchera pas sa palette d’aides trop vite.
Les syndicats de salariés, eux, ne devraient pas manquer de rappeler leurs revendications en faveur des travailleurs dits de la deuxième ligne, mais aussi leur opposition à la réforme de l’assurance-chômage, pour laquelle le gouvernement cherche une issue rapide. De même qu’ils réitéreront leur refus de celle des retraites, toujours à l’agenda officiel. Sur le fonds pour FO, la CGT ou la CFE CGC, ou pour des raisons de calendrier pour la CFDT.