Covid : la circulation du virus en France a ralenti comme espéré

Le pic d'hospitalisation d'avril est sur le point d'être atteint et la deuxième vague n'a pas fini de monter dans les hôpitaux. Les réanimations sont à ce stade moins bondées qu'en avril, en raison d'une meilleure prise en charge en amont.


A medical personnel attends a Covid-19 patient at the reanimation section of the Robert Boulin hospital in Libourne, southwestern France, on November 6, 2020 some 45kms north of Bordeaux. (Photo by Philippe LOPEZ / AFP)

Est-ce le moment où la crête de la vague s’incline, avant de s’affaisser ? L’évolution de l’épidémie de Covid montre de nets signes d’amélioration, trois semaines après le couvre-feu et les vacances de la Toussaint et dix jours après le reconfinement . En témoigne un nombre de reproduction du virus (contaminations hebdomadaires provoquées par chaque personne infectée) retombé à 0,93 le 7 novembre, ce qui signifie que l’épidémie a cessé de croître en volume. Faire tomber le nombre de reproduction à 0,9, c’était aussi l’objectif du gouvernement avec l’instauration d’un confinement « souple ». Auparavant, le couvre-feu et les vacances avaient permis d’abaisser ce score à 1,1 le 31 octobre, alors qu’il avoisinait 1,4 quinze jours plus tôt – mais sans passer en dessous du seuil de 1, pour faire décroître l’épidémie.

Néanmoins, a prévenu lundi le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, « le pic de l’épidémie est devant nous, la deuxième vague progresse toujours ». Et elle est encore plus impressionnante que la première, parce qu’elle balaie tout le territoire, à des degrés divers. Cette vague montante a déjà fait près de 12.000 morts. Quant au nombre de personnes hospitalisées, il se rapproche du maximum atteint au printemps. Mardi, les établissements accueillaient 31.477 malades du Covid, dont 3.168 admises dans les dernières 24 heures. Le pic du 14 avril se situait à 32.131 hospitalisations simultanées.

Moins de réanimations

Les séjours en réanimation pour Covid sont, en revanche, bien moins nombreux à ce stade qu’au plus fort de la crise du premier semestre. Avec 4.736 malades graves du Covid ce mardi, et un rythme d’admissions en soins intensifs de 400 à 500 personnes par jour, on est encore loin du pic du printemps, qui avait culminé à 7.019 réanimations le 8 avril, précédant de six jours le pic des hospitalisations.

La grande différence entre le printemps et aujourd’hui, c’est une meilleure prise en charge des patients Covid , traités précocement avec de l’oxygène à haut débit . On leur administre des anticoagulants pour éviter embolies et AVC, et on leur donne des corticoïdes afin de calmer les états inflammatoires. L’expérience a permis de faire chuter à la fois les admissions et les durées de séjour, ce qui contribue à délester les salles de soins intensifs.

Les réanimations continuent cependant à se remplir. Si l’île-de-France ou l’Alsace s’en sortent mieux à ce stade qu’au printemps, 66 départements ont déjà dépassé le niveau de la première vague en termes d’hospitalisations, comme le montrent les graphiques réalisés par Guillaume Rozier avec les données de Santé publique France .

Hôpitaux sur le qui-vive

« J’appelle à la plus grande prudence, pour ne pas donner l’impression que le pic est derrière nous. On ne sent pas de détente suffisante pour parler même d’un « frémissement » positif », a mis en garde ce mardi Frédéric Valletoux, le président de la Fédération hospitalière de France.

En Auvergne-Rhône-Alpes, on observe encore 500 à 600 hospitalisations par jour, a-t-il souligné, et il ne reste plus qu’une quarantaine de places disponibles en réanimation. « Cette semaine, 90 transferts sont attendus dans cette région. On voit la même pression en Bourgogne-Franche-Comté, où les passages Covid aux urgences ont augmenté de 50 % sur les sept derniers jours », a insisté Frédéric Valletoux.

La situation se tend dans les Ehpad

Florence Arnaiz-Maumé, la déléguée générale du Synerpa, la fédération des structures privées d’aide aux personnes âgées dépendantes, a également tiré la sonnette d’alarme ce mardi, notant que « depuis le 20 octobre la situation se tend » avec une accélération des décès en Ehpad depuis le 26 octobre. « On a d’abord eu une petite progression en octobre, 50 à 100 décès par semaine, puis 1.148 la semaine dernière, en sept jours ».

Cette deuxième vague est « encore maîtrisée par rapport à la première », a-t-elle précisé, car les Ehpad disposent désormais de masques, de blouses et de tests. De plus, ils sont accompagnés par des équipes mobiles gériatriques et peuvent traiter leurs résidents Covid sur place. Les transferts hospitaliers sont moins fréquents, et l’hôpital ne les refuse plus. « On est partis pour quatre à six semaines difficiles », prédit Florence Arnaiz-Maumé.


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