Il faut aller plus loin en termes de vaccination, estime le dimanche matin Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF) et maire de Fontainebleau. Interrogé par le JDD , il estime désormais que « nous n’avons plus le luxe de prendre des demi-mesures. »
« Partout, les indicateurs repartent à la hausse : le contexte épidémique nous montre les limites des mesures intermédiaires », estime-t-il. Soulignant « la rapidité inédite de cette quatrième vague », il encourage le gouvernement à « assumer ce cap de l’obligation avec volontarisme ».
Alors que plus de 200.000 Français ont manifesté hier dans les rues contre le pass sanitaire, celui-ci, même étendu, est-il déjà obsolète. Peut-être bien, si l’on écoute le président de la Fédération hospitalière de France. Selon lui, il ne sera pas suffisant pour freiner l’épidémie. « Il a fonctionné à court terme mais ne suffira pas à atteindre une vraie immunité collective », souligne en effet Frédéric Valletoux.
« Chaque jour qui passe voit les antivaccins durcir leurs propos », avance le président de la FHF. Il est temps d’aller au-delà de l’incitation pour « franchir la dernière marche » et prendre le parti de l’obligation vaccinale, défend-il.
Le spectre d’un reconfinement justifie, selon lui, un tel coup d’accélérateur. Car, à l’entendre, imposer le vaccin à tous pourrait, à ses yeux, résoudre certains problèmes posés par le passe sanitaire, parfois accusé dans la rue comme dans l’hémicycle d’être une obligation déguisée. « C’est une mesure simple, claire et efficace, quand la mise en oeuvre du pass s’annonce, elle, d’une complexité rare, notamment dans les hôpitaux pour tracer une frontière entre les patients pour lesquels il sera demandé à l’entrée, et les autres. »
Il espère donc voir sortir la France d’une « approche trop individualiste » pour devenir un « pays pionnier et enclencher un mouvement mondial en faveur de la vaccination obligatoire ». Au risque de voir ceux qui crient à la dictature, se sentir confortés dans leur opinion. À ce jour, très peu de pays dans le monde ont rendu le vaccin contre le coronavirus obligatoire pour tous : le Turkménistan, le Tadjikistan et le Vatican.