Covid : la France face au casse-tête de la redistribution des emplois

La crise va accélérer les réallocations sectorielles, prévient une étude du Trésor publiée ce jeudi. Car même après la levée des restrictions, l'activité de certains secteurs ne retrouvera pas son niveau d'avant-crise. Le phénomène pourrait être bénéfique pour les métiers en tension.


A waiter sets a table of Paris restaurant La Tour d'Argent before the lunch service in central Paris on September 2, 2020. (Photo by Martin BUREAU / AFP)

La crise sanitaire va continuer de bouleverser le marché de l’emploi en France. En 2020, pas moins de 296.000 emplois salariés ont été détruits dans le pays, soit 1,2 % du total.

Restaurants, hôtels, commerces, mais aussi lieux culturels et fabricants de matériels de transport ont été parmi les plus touchés. Et si la sortie de crise commence à se dessiner, « il est ​probable que l’activité de certains secteurs restera en deçà de son niveau d’avant-crise », prévient une étude du Trésor, publiée ce jeudi. En cause notamment, des changements durables dans le mode de vie des Français, comme l’essor du télétravail, ou le recul des voyages d’affaires.

Comparer les compétences pour mieux conseiller

Dès lors, pour limiter la hausse du chômage une fois la totalité des restrictions sanitaires levées, « des réallocations devront […] s’opérer ». En clair, certains travailleurs ne retrouveront pas un poste dans leur secteur d’origine après la crise. Ils devront en partie s’orienter vers des secteurs créateurs d’emploi, à l’instar de la santé, de l’enseignement ou de la construction

Plusieurs leviers sont identifiés par la direction générale du Trésor pour faciliter ces réallocations. L’un d’eux consiste à comparer les compétences mobilisées dans les secteurs destructeurs et créateurs d’emploi, afin de mieux réorienter les salariés.

Bonne nouvelle, certaines de ces compétences sont communes. Le management, la gestion des commandes, ou encore l’utilisation des technologies de l’information font ainsi partie des compétences représentées dans les huit secteurs les plus destructeurs d’emploi et dans les six secteurs les plus créateurs.

Pour autant, l’équation n’est pas si simple. « La mobilisation d’une compétence peut revêtir des réalités différentes », indique l’étude. Les compétences les plus représentées dans les secteurs créateurs d’emplois sont par ailleurs « davantage mobilisées par des cadres », tandis que dans les secteurs destructeurs d’emploi, « elles sont plutôt mobilisées par des employés et ouvriers non qualifiés et qualifiés ».

La formation et l’accompagnement comme leviers

Des moyens supplémentaires sont alors nécessaires pour assurer la fluidité des réallocations. « Il est important de maintenir l’effort de formation et d’accompagnement pour les moins qualifiés », souligne la direction générale du Trésor. « Certains salariés, notamment dans l’hébergement-restauration, le commerce mais aussi l’industrie et les services administratifs possèdent assez peu de compétences en commun avec les métiers des secteurs créateurs d’emplois », note l’étude.

Une proximité des compétences ressort également entre les secteurs destructeurs d’emploi et les métiers en tension, comme travailleur qualifié dans le bâtiment ou infirmier. Le Trésor conseille de « renforcer l’attractivité de ces métiers et de soutenir les mobilités géographiques ». Globalement, « pour faciliter les réallocations intersectorielles en sortie de crise, il faut bien informer les demandeurs d’emploi et les salariés sur les opportunités d’emploi et d’évolution qui s’offrent à leurs compétences et les accompagner dans leur besoin de formation ».


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