Avec la deuxième vague, les confinements ont refleuri en Europe. En France depuis le 30 octobre, c’est un dispositif « souple » , avec des écoles ouvertes, comme au Royaume-Uni depuis le 5 novembre, mais de fortes contraintes de déplacement. Ailleurs, en Allemagne, en Italie, en Espagne, on confine uniquement certaines zones, ou bien on met en place des restrictions de circulation plus mesurées (couvre-feux, horaires d’ouverture des magasins…).
Certains pays n’en font-ils pas un peu trop ? C’est le soupçon d’une partie de l’opinion, qui juge ces restrictions injustes, notamment en France. D’où l’intérêt de l’étude comparative menée par l’OCDE sur les confinements de la première vague, dans son panorama de la santé, publié ce jeudi. Elle montre que les grands pays les plus touchés ont adopté des mesures similaires, et que la France a été l’un des plus stricts – jusqu’au déconfinement.
Sur les 31 pays européens étudiés, la moitié (16) ont demandé à leurs citoyens de rester chez eux durant la première vague. Ces confinements plus ou moins souples et plus ou moins obligatoires ont duré 47,5 jours en moyenne. Les plus durs ont été la France et l’Italie avec 55 jours, l’Espagne avec 50 jours et le Royaume-Uni avec 46 jours. Les pays du Nord et d’Europe centrale, peu affectés par le virus, ont été moins directifs. L’Allemagne (hormis dans quelques länder), les Pays-Bas ou le Portugal n’ont pas non plus opté pour la contrainte, tout en appelant leurs citoyens à la prudence.
Des écoles quasiment toutes fermées
Tous les pays ont fermé des commerces tels que les bars, les restaurants et points de vente « non-essentiels », pendant 56 jours en moyenne, à l’exception notable de la Suède. C’est le seul pays au monde à avoir opté pour une politique d’immunité collective – protéger les plus faibles, mais laisser le reste de la population se contaminer et fabriquer des anticorps. France, Italie et Espagne ont rouvert les commerces en déconfinant. Parmi les non-confinés, l’Allemagne les a fermés pendant 49 jours, la Finlande pendant 74 jours, le Portugal, 51 jours.
Les restrictions ont été très importantes dans l’éducation, puisqu’à part la Suède et l’Islande, tous les pays ont fermé leurs écoles primaires pendant en moyenne 68 jours. Il n’y a même pas eu d’exception dans les établissements secondaires, avec 69 jours de fermeture en moyenne. En Espagne et en Italie, les établissements primaires n’ont pas rouvert jusqu’à la fin de l’année scolaire. La France n’en était pas loin, avec trois mois de clôture (98 jours).
Le port du masque souvent obligatoire
Il a fallu attendre le 17 mars pour que l’Union européenne adopte une politique commune de restriction des voyages non-essentiels avec des pays tiers. Quant aux échanges à l’intérieur de l’Union ou de l’espace Schengen, un tiers des pays concernés (11 sur 31) a décidé de fermer complètement ses frontières pendant la crise.
Enfin, l’OCDE a regardé quels pays ont promu le port du masque dans les transports en commun, les commerces, et autres espaces publics clos, au moment où les économies se sont déconfinées, jusqu’au 3 juillet. La majorité d’entre eux (18 sur 31) l’ont rendu obligatoire, dont l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne. Seules l’Islande, la Suède et la Norvège n’ont pas émis de recommandation. En France, l’usage du masque n’était alors recommandé qu’en l’absence du mètre de distance de sécurité avec son plus proche voisin, sauf dans les transports. En septembre, il a bien fallu se raviser. Cette attitude ne sera sans doute pas de mise au prochain déconfinement .