Covid : la lutte contre le tabagisme freinée par les confinements

Le programme de hausse des prix du tabac sur trois ans s'est achevé en novembre. Les ventes de tabac n'ont chuté que de 1,3 % l'an dernier. Les confinements ont découragé les achats transfrontaliers et dopé les recettes des buralistes. Les taxes sur le tabac auraient crû de 1,3 milliard d'euros.


2020 n’aura pas été une grande année pour la politique de lutte contre le tabagisme : les ventes n’ont diminué que de 1,3 %, après un recul de 6,6 % en 2019, a calculé l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT). En revanche, ce sera un millésime record du côté des rentrées fiscales. En septembre, la Commission des comptes de la Sécurité sociale pariait sur un rendement de 14,4 milliards d’euros des taxes sur le tabac pour l’année en cours, après 13,1 milliards en 2019, et avant de retomber à 13,9 milliards en 2021.

Alors que les recettes liées au tabac devaient initialement augmenter de 600 millions d’euros, la prévision budgétaire avait été révisée en septembre, avec un gain supplémentaire de 700 millions d’euros dû à des ventes plus dynamiques que prévu. Contacté, Bercy ne souhaite pas communiquer avant la consolidation des comptes de la Sécurité sociale en février-mars.

Reports sur les buralistes français

Deux événements se sont téléscopés l’année dernière. D’abord, le programme de relèvement du prix du tabac sur trois ans, initié par le gouvernement Philippe en 2018, s’est achevé en novembre. En 2020, le tarif moyen du paquet de cigarettes a crû de 1 euro, et sur trois ans, il est passé de 7 euros à plus de 10 euros. Il y avait là en théorie de quoi inciter nombre de fumeurs à renoncer à leur addiction. Et c’est probablement ce qui s’est passé, au moins en partie.

Mais il y a aussi eu la pandémie de Covid, les deux confinements et les restrictions de circulation tout au long de l’année. Les Français ont eu plus de mal à s’approvisionner de l’autre côté de la frontière, en Belgique, en Allemagne ou en Espagne, pour profiter de prix plus intéressants. Leurs achats se sont donc en partie reportés sur les buralistes français – du moins on le suppose. Ce qui n’était pas le cas en 2019.

Les traitements d’aide à l’arrêt marquent le pas

De manière générale, les volumes écoulés dans le circuit légal ne reflètent que partiellement l’évolution de la consommation et des comportements. Pendant le confinement, des Français isolés, déprimés, se sont raccrochés à la cigarette pour tenir. Les études sur la consommation de médicament Epi-Pharma menées tout au long de l’année ont d’ailleurs mis en évidence une chute brutale des achats de patchs et autres substituts nicotiniques : -30 % la deuxième semaine du premier confinement, par exemple.

Sur 2020, et à nombre de jours constants, les ventes de ces traitements d’aide à l’arrêt du tabac ont tout de même progressé de 4 %, selon l’OFDT. Mais pas au quatrième trimestre, où elles ont reculé de 7,8 % par rapport à la même période de 2019. Ces dernières années, on a observé un véritable boom des ventes de ces traitements, désormais bien remboursés.

Hausse de 20 centimes en moyenne

Et puis la dernière hausse de prix, en novembre, pourrait avoir été moins convaincante que les précédentes, malgré le vote fin 2019 d’un rehaussement supplémentaire des prix, de 20 centimes en moyenne. En effet, les tarifs sont déjà très élevés, et les fumeurs qui se sont accrochés depuis trois ans n’en sont plus à 50 centimes près.

En 2021, une épidémie angoissante et la mise à l’arrêt de la machine à faire monter les prix pourraient bien faire redémarrer les ventes de tabac. En effet, l’histoire a montré que sur le long terme, la consommation avait tendance à reprendre sitôt les vagues de hausse des prix achevées.


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