Covid: lancement laborieux des élections syndicales dans les TPE

L'épidémie de Covid, qui a conduit à décaler à ce lundi le début de l'élection de représentativité syndicale dans les TPE, fait craindre une abstention encore plus massive que lors du précédent scrutin, en janvier 2017. La CFDT ambitionne de réduire l'écart avec la CGT.


Preparation de bouquets pour les fetes de fin d'annee. Boutique du fleuriste "Sander Smids", Cannes FRANCE - 30/11/2020//SYSPEO_sysB007/2012141929/Credit:SYSPEO/SIPA/2012141931

Aide à domiciles, plombiers, fleuristes, architectes… Ils sont près de cinq millions employés dans les entreprises de moins de 11 salariés, soit quasiment autant qu’il y a de fonctionnaires – titulaires et contractuels confondus. Eux qui n’ont pas la possibilité de désigner dans leur entreprise de représentants du personnel sont néanmoins appelés aux urnes entre ce lundi et le 6 avril : pour la troisième fois, leurs voix vont compter dans le calcul de la représentativité syndicale.

Pouvoir de négociation

Les résultats de ce scrutin participeront à déterminer trois choses : le pouvoir de négociation et de signature d’accord de chaque organisation de salariés au niveau interprofessionnel et des branches, le nombre de conseillers prud’homaux ainsi que le nombre de salariés siégeant dans les commissions paritaires régionales interprofessionnelles (CPRI).

Ces instances dédiées aux TPE ont été instaurées par la loi Rebsamen de 2016 . Composées de représentants des employeurs et des salariés, elles peuvent mettre en place des services et avantages à l’image des oeuvres sociales et culturelles des comités sociaux et économiques (CSE) ou encore servir de médiateur en cas de conflit entre un salarié et son employeur. Mais si celles dont elles s’inspirent, l es CPRIA mises en place par l’Artisanat, ont déjà produit des résultats, ce n’est pas encore le cas des CPRI.

Scrutin décalé

L’élection aurait dû avoir lieu fin novembre-début décembre mais l’épidémie de Covid a conduit le gouvernement à décaler le scrutin à ce printemps. Il suffira de quelques clics pour s’exprimer ou poster l’enveloppe préaffranchie, mais combien de salariés feront la démarche ? C’est l’un des deux enjeux majeurs du scrutin. La dernière fois, en 2017, moins de 8 % des 4,5 millions de salariés concernés avaient voté. Soit moins de 350.000 personnes.

Qu’en sera-t-il cette année, alors qu’une partie du corps électoral se retrouve touché de plein fouet par les fermetures administratives de commerces et mis en chômage partiel, – c’est en particulier le cas pour les personnels des hôtels, cafés et restaurants – voire a perdu son emploi depuis l’arrêt des listes électorales ? « On ne va pas se raconter d’histoire, le sujet ne perce pas vraiment » avec l’épidémie de Covid, a reconnu le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, la semaine dernière, lors d’une conférence de presse présentant la campagne électorale de son organisation.

Résultats le 16 avril

Pour la centrale, comme pour la CGT, ce scrutin est majeur. Le syndicat de Philippe Martinez était premier, loin devant les autres, lors des deux dernières élections dans les TPE . Cette avance de voix a permis à la CGT de limiter sa perte d’audience dans le privé il y a quatre ans. Cependant, elle n’a pas empêché la centrale de Laurent Berger de lui r avir la première place dans le privé et même sur l’ensemble du salariat . Mais avec une avance de 15.000 voix seulement, public et privé confondus. On comprend donc l’enjeu, pour la CFDT de « réduire l’écart avec la CGT » dans ce scrutin, comme l’a évoqué Laurent Berger la semaine passée.

Réponse le 16 avril, date à laquelle est fixée la proclamation des résultats, dont l’enjeu est aussi majeur pour l’UNSA, qui a fait une belle percée lors de l’édition de 2017 de l’élection.


myspotvip

Lorsque vous vous inscrivez et vous recevrez les meilleures offres de MySpotVip et vous recevrez également un guide d'ÉPARGNE.
Préparez-vous pour les offres VIP les plus exclusives et uniques!