Si la situation épidémique semble relativement maîtrisée en métropole, le cas de Mayotte inquiète les autorités locales et nationales. Depuis le 5 février dernier, et pour une durée de trois semaines, un nouveau confinement strict y est entré en vigueur. Les établissements scolaires et la plupart des services publics sont fermés, tout comme les commerces non essentiels.
Objectif : freiner la propagation du virus, dont le taux d’incidence a explosé ces dernières semaines. Début janvier, il n’était que de 50 cas pour 100.000 habitants, mais ce taux s’élève désormais à 812/100.000. Face au risque de saturation du seul hôpital de l’île, des transferts sont régulièrement effectués vers La Réunion, et des renforts sanitaires ont été acheminés de métropole. Une quarantaine de membres du service de santé des Armées (SSA) a ainsi été déployée le 7 février, tandis que du matériel médical doit renforcer les capacités du service de réanimation.
Variant sud-africain
Cette situation plus qu’inquiétante est en grande partie due à la présence du variant sud-africain du Covid-19, plus contagieux. La proximité avec les Comores, d’où arrivent régulièrement des embarcations transportant des migrants, n’y est pas étrangère. Tout comme la difficulté à respecter les mesures barrières, en particulier dans les quartiers les plus pauvres où la proximité entre individus est inévitable.
En complément des renforts médicaux, le gouvernement souhaite donc surveiller les frontières maritimes, afin de contenir l’immigration illégale. Une trentaine de policiers et gendarmes vont être envoyés dans les prochains jours, ont fait savoir jeudi les ministres de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu. Outre la surveillance des frontières, ces effectifs supplémentaires devront veiller au respect du confinement.
A Mayotte, qui compte plus de 250.000 habitants, on espère également une accélération de la campagne de vaccination. A ce jour, un peu moins de 7.000 doses du vaccin Pfizer-BioNTech ont été acheminées, avant une prochaine livraison le 15 février. Au total, seuls 2.520 Mahorais ont été vaccinés.