Covid : le recours à l’activité partielle commencerait à toucher ses limites

L'Insee prévoit 77.000 emplois salariés de moins au premier trimestre. Une partie des entreprises les plus exposées aux mesures sanitaires seraient allées au bout de leurs efforts pour conserver leur main-d'oeuvre.


1er jour de confinement a Toulouse. Cafe bar restaurant glacier ferme fermeture pile de chaises place du Capitole.

Et si la protection de l’activité partielle commençait à diminuer ? C’est ce que l’Insee croit déceler dans ses prévisions sur l’évolution du marché du travail sur le premier trimestre publiées jeudi. Dans les secteurs les plus touchés par la crise, cafés, restaurants ou encore ceux du loisir, certaines entreprises seraient arrivées au bout de ce qu’elles peuvent faire pour conserver leur main-d’oeuvre malgré le maintien jusqu’en mai, soit un mois de plus, d’une prise en charge publique à 100 % des indemnités versées aux salariés placés dans ce dispositif.

Dans le détail, l’institut statistique national s’attend à 77.000 emplois salariés de moins fin mars par rapport à fin décembre, et même 91.000 en incluant les indépendants, malgré un rebond de l’activité économique. Cette baisse estimée est plus forte que celle, d’ampleur très limitée malgré le second confinement , enregistrée sur le dernier trimestre de l’année dernière (-21.000 pour les emplois salariés).

Pincettes

Point commun des deux périodes, les destructions d’emplois seraient concentrées sur les secteurs les plus exposés aux restrictions sanitaires . Grosse différence, le parapluie de l’activité partielle commencerait à afficher des trous. « Dans ces secteurs en effet, le caractère durable de la crise conduirait certaines à ne plus pouvoir maintenir autant leurs effectifs même par l’activité partielle », analyse le chef de la division Synthèse conjoncturelle, Olivier Simon.

Pour en arriver là, l’Insee fait un certain nombre d’hypothèses. La première porte sur les secteurs où le taux de recours au chômage partiel était inférieur à 5 % en décembre. Il diminuerait de moitié fin mars. Pour les autres, à savoir l’hébergement-restauration et les services aux ménages, le taux de recours « s’éroderait légèrement mais resterait élevé ».

Les yoyos du taux de chômage

Tout cela est à prendre avec des pincettes car la crise a bouleversé les outils de mesure de l’emploi. Pour rappel, l’Insee tablait mi-décembre sur 300.000 emplois détruits sur le quatrième trimestre ! Qui plus est, si le gouvernement se résout finalement à confiner l’Ile-de-France , qui concentre une part majoritaire des emplois du tertiaire, l’érosion prédite par l’Insee pourrait être de courte durée. Enfin, les aides ciblées du fonds de solidarité ont été considérablement relevées depuis décembre.

Ce qui paraît bien établi en revanche, ce sont les coups de yoyo du taux de chômage mesuré au sens du Bureau international du travail. Après avoir baissé à 8 % de la population active en moyenne sur le quatrième trimestre, l’Insee prévoit qu’il va remonter à 8,5 % sur les trois premiers mois de 2021, contre 8,1 % fin 2019. En cause, le retour d’un grand nombre de personnes dans une démarche de recherche de travail compte tenu de la reprise de l’activité.


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