Pas de marche arrière ou d’hésitation de dernière minute. Le gouvernement a arrêté les modalités de la vaccination Covid des 12-17 ans, effective à partir de ce mardi, suite à l’annonce d’Emmanuel Macron le 2 juin et à la recommandation favorable de la Haute Autorité de santé . Ce sera très simple et la vaccination sera bien ouverte à tous les adolescents volontaires, sans priorités par tranche d’âge ou par état de santé.
Le message est clair : il faut vacciner sans délai un grand nombre de mineurs, pour protéger l’ensemble de la population avant que des variants plus agressifs ne se répandent. Et pour compenser l’inéluctable ralentissement de la vaccination des adultes . La main du gouvernement n’a pas tremblé suite à l’avis prudent du comité consultatif national d’éthique (CCNE). La semaine dernière, cet organisme indépendant a souligné la rareté des études cliniques portant sur la vaccination des adolescents, et la nécessité d’envisager des alternatives (vacciner plus d’adultes, tester-tracer-isoler, vacciner dans les pays pauvres).
Présence « recommandée »
Ainsi, un adolescent muni de la Carte vitale de l’un de ses parents ou d’une attestation de droits à l’Assurance-maladie pourra parfaitement se rendre seul au centre de vaccination pour recevoir sa première dose de Pfizer/BioNTech – le seul vaccin autorisé pour cette population jusqu’à présent.
« Si la présence du parent n’est pas obligatoire, elle est fortement recommandée », prévient-on au ministère de la Santé. De toute façon, que le mineur soit ou non accompagné, il devra présenter une attestation de consentement à la vaccination de l’enfant, signée des deux parents. Le formulaire téléchargeable sur le site du ministère sera ensuite conservé par les vaccinateurs. Si l’un des deux parents est absent (par exemple s’il vit à l’autre bout de la France), l’autre parent doit s’engager sur l’honneur et par écrit à avoir recueilli le consentement préalable du co-titulaire de l’autorité parentale.
Pour les 16-17 ans qui souffrent d’une pathologie à très haut risque de développer une forme grave de Covid, en revanche, le consentement d’un seul parent suffit. La vaccination présente alors un tel bénéfice individuel qu’il s’agit d’un « acte usuel de l’autorité parentale ».
Consentement éclairé
Par ailleurs, les adolescents ne pourront pas se faire administrer le vaccin sans avoir consulté au préalable un « professionnel de santé », au cours d’un entretien préparatoire où il leur sera donné « une information claire et adaptée à leur âge sur la Covid-19 et sur les vaccins », explique-t-on au ministère de la Santé.
Là encore, pas de passage obligatoire par la case médecin de ville, parce qu’il faut que le parcours soit fluide et rapide. Face au professionnel de santé dans son centre de vaccination, l’adolescent n’aura pas besoin de signer un formulaire ou de s’engager par écrit ; tout se passera à l’oral, sur le lieu et au moment de l’injection. Dans son avis, le CCNE demandait que les adolescents soient informés sur la balance bénéfices/risques pour eux et pour la collectivité, ainsi que sur les alternatives au vaccin. Il voulait aussi que l’on prévienne les jeunes que même s’ils se font vacciner, ils risquent d’être reconfinés.