Covid : les pistes pour aider les entreprises à tenir en attendant les vaccins

La véritable reprise de l'économie ne devrait intervenir que dans la seconde moitié de l'année prochaine, avec le plein effet attendu des vaccins. D'ici là, il va falloir aider les entreprises à passer le cap.


Comment continuer à soutenir les entreprises en difficulté au cours des prochains mois, quand l’économie continuera à tourner en sous-régime ? La question se pose car, comme le dit Gilles Moëc, chef économiste d’Axa Investment Managers, « le véritable redémarrage de l’activité ne devrait intervenir qu’en deuxième partie d’année 2021, avec l’immunité collective produite par les vaccins, cette fois-ci de manière permanente. Le second semestre 2021 devrait marquer la fin du stop-and-go ». Pour « faire la soudure, les politiques économiques accommodantes vont rester cruciales ».

Il sera impossible d’arrêter du jour au lendemain tous les dispositifs publics, mais aussi de continuer à aider tout le monde pour des raisons compréhensibles de coûts. L’Etat va devoir remettre au pot mais mécaniquement, la Banque centrale européenne (BCE) va aussi devoir agir puisque sans son aide, les charges d’intérêt de l’Etat – pas seulement français – exploseraient.

Des prêts de consolidation

Plusieurs solutions existent pour permettre aux entreprises de résister jusqu’à l’arrivée du vaccin. Les prêts garantis par l’Etat ont déjà été allongés, mais il n’est pas certain que cela suffise. En France, François Asselin, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), propose des prêts de consolidation. Il s’agirait de regrouper une partie ou tous les emprunts contractés par l’entreprise. Ces emprunts seraient transformés en un prêt unique allongé, via le concours des banques et de l’Etat.

L’idée est d’étaler dans le temps les engagements des entreprises pour leur permettre d’y faire face. Avec un problème : demander aux banques de porter ces « nouveaux » prêts créés paraît difficile. Leurs bilans en seraient fragilisés et en retour, elles pourraient avoir tendance à moins prêter à l’avenir, ce qui est la dernière chose dont l’économie va avoir besoin l’an prochain.

Sans compter que les dettes que beaucoup d’entreprises ont accumulées pendant la pandémie n’ont pas servi à investir mais à assurer la survie des entreprises. Elles ne produiront aucun revenu futur et beaucoup auront du mal à les rembourser. « Il serait préférable que ce soit la BCE qui porte ces dettes privées avec une maturité allongée », estime Gilles Moëc.

Les autorités monétaires et budgétaires vont devoir travailler main dans la main pendant de longs mois pour cicatriser les blessures de la crise sur le tissu productif. Il s’agit incontestablement d’un des grands changements entraîné par le Covid-19 dans la façon de concevoir la politique économique.

Prendre en charge une partie des salaires

Autre possibilité, comme les mesures sanitaires vont continuer à peser sur la productivité des entreprises dans certains secteurs et qu’une partie de celles-ci ne seront pas viables, en fonction de l’importance de leurs coûts fixes, l’Etat pourrait prendre une partie des salaires à sa charge pendant quelques mois. L’économiste Jean Pisani-Ferry a émis plusieurs fois cette idée à Bercy. Les Allemands, eux, ont préféré faire une subvention directe aux coûts fixes des entreprises.


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