Ca y est. La quatrième vague a commencé à provoquer des tensions dans certains hôpitaux. La pression monte en Occitanie et en Auvergne-Rhône Alpes. Le plan blanc , qui prévoit notamment un report d’opérations non urgentes, vient d’être déclenché mardi en Corse pour au moins quatre semaines mais aussi en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Aux Antilles, la situation est critique.
La poussée de l’épidémie intervient alors que les effectifs des hôpitaux sont réduits. La Covid n’épargne pas leurs personnels dont une partie est arrêtée, car malade ou cas contact. Et comme pour les autres Français, s’y ajoutent des congés d’autant plus bienvenus que les établissements de soins ont été mis à rude épreuve depuis plus d’un an et demi maintenant par l’épidémie .
Préserver les congés annuels
Les responsables hospitaliers font donc une priorité de les préserver autant que possible. Ainsi le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, a promis au printemps à « la très grande majorité » des soignants de ses établissements « trois semaines de vacances consécutives » cet été. «Jusqu’ici, il n’y a pas de nécessité de rappel des personnels en congé», précise aux Echos l’AP-HP, qui a renforcé les heures supplémentaires «en plus de l’intérim et des CDD recrutés pour le remplacement de congés».
« La direction et l’encadrement tentent de préserver les périodes de congés annuels des professionnels fortement mobilisés depuis bientôt deux ans, bien qu’une cinquantaine de personnes est actuellement isolée », souligne pour sa part dans un communiqué publié mercredi le Centre hospitalier de Bastia. Outre des mesures de réduction des hospitalisations non Covid avec des transferts y compris dans le secteur privé, il va faire appel à des personnels médicaux et non médicaux volontaires pour renforcer les équipes. Il n’est pas seul dans ce cas.
« Dans les territoires ultramarins comme dans certains centres hospitaliers de métropole, on demande actuellement à des personnels d’écourter leurs congés, là aussi en faisant appel au volontariat », constate la déléguée générale de la Fédération hospitalière de France, Zaynab Riet, soulignant que « certains ont accepté de ne prendre que deux semaines sans les week-ends ». L’objectif est d’éviter autant que faire se peut de fermer des lits dans des services pour redéployer les personnels.
Incitation financière
Dans ce contexte, répondant à une demande de la FHF, le ministère de la Santé a annoncé mardi la réactivation des mesures financières « pour soutenir la mobilisation des soignants, en particulier pour les régions d’Outre-mer ». Depuis le début de la semaine, « selon les mêmes modalités qu’au printemps 2021 » et en 2020, deux mesures d’incitation financière s’appliquent de nouveau sur l’ensemble du territoire français.
La première est la majoration financière des heures supplémentaires de 50 % – à condition qu’elles soient autorisées par le directeur général de l’Agence régionale de santé – ainsi que son pendant pour les praticiens hospitaliers (avec la majoration du temps de travail additionnel) et les personnels hospitalo-universitaires (les gardes). La seconde mesure, « pour les territoires les plus en tension », est la possibilité de se faire payer les congés non pris pour raison de service à un taux supérieur à l’indemnisation habituelle des jours épargnés dans un compte épargne temps.
Egalement à partir du 2 août 2021, des dispositifs de prise en charge des frais de transport des agents rappelés sur leurs congés ainsi que des frais de transport et d’hébergement des agents venant en renfort dans un autre établissement que le leur.