Toujours plus. Entre le 26 octobre et le 1er novembre, 2,186 millions de tests RT-PCR contre le coronavirus ont été réalisés et validés à travers le pays, a indiqué ce jeudi la Direction des études du ministère de la Santé (Drees). Soit autant que pendant la première vague de l’épidémie au printemps ! C’est 270.000 dépistages supplémentaires en une semaine. Sur deux semaines, la montée en charge s’est élevée à un demi-million de tests en plus.
Cette performance encouragée par les pouvoirs publics a une contrepartie : les laboratoires, qui tournent à plein régime, ont de plus en plus de mal à rendre les résultats à temps. « Le nombre particulièrement élevé de tests effectués entre le 26 octobre et le 1er novembre commence à peser sur la capacité des laboratoires à les traiter : la médiane des délais de rendu augmente de 0,1 jour pour atteindre 1,1 jour », écrit la Drees.
Seuls 7 % des tests prennent plus de trois jours
Ainsi, 42 % des prélèvements aboutissent à un résultat en moins de 24 heures, alors que ce score était de 48 % la semaine précédente. Et 80 % des validations interviennent en moins de 48 heures, contre 87 % auparavant. Seuls 7 % des tests prennent plus de trois jours à être analysés, mais la proportion n’était que de 4 % précédemment.
Ces délais sont capitaux pour la stratégie du « tester-tracer-isoler », car ils permettent de désigner les cas contacts pour les tester et les isoler avant qu’ils aient eux-mêmes transmis le virus à d’autres personnes. De plus, aux délais d’obtention des résultats s’ajoutent des délais d’accès au dépistage, qui peuvent être longs dans certaines zones tendues.
Tests antigéniques
L’arrivée progressive des tests antigéniques qui n’ont pas besoin d’une analyse en laboratoire devrait améliorer la situation. Quatre pharmaciens sur dix se disent prêts à procéder à ce dépistage rapide, selon le syndicat professionnel Uspo. Les infirmiers et les généralistes en ville peuvent également toucher une rémunération spécifique pour participer à l’effort de test et délester ainsi les hôpitaux et les laboratoires. Les entreprises ont été autorisées à dépister leurs salariés . Mais les tests antigéniques ne sont pas aussi fiables que les tests RT-PCR, surtout lorsque le patient ne présente pas de symptôme.
Depuis le 7 juin, 19,5 millions de tests RT-PCR ont été réalisés en France. Pendant la première vague, il n’y en a eu que 2,3 millions. Au tarif de 74 euros pièce, la facture s’élève déjà à 1,6 milliard d’euros cette année pour la Sécurité sociale, et va continuer à croître.