Covid : une fin d’année sous couvre-feu, sans spectacle et sans rassemblement

Le Premier ministre a confirmé ce jeudi le déconfinement à partir de mardi prochain. Mais face à une épidémie qui ne recule plus, il a renoncé à rouvrir les cinémas, les théâtres et autres gymnases à cette date. Le couvre-feu sera instauré dès 20 heures. Il sera levé la veille de Noël mais pas le 31 décembre.


French Prime Minister Jean Castex (L) looks at French Health Minister Olivier Veran speaking during a press conference to outline France's strategy for the deployment of future Covid-19 (novel coronavirus) vaccines in Paris, on December 3, 2020. - Vaccination against Covid-19 will be free for all, French Prime Minister Jean Castex announced on December 3, 2020, adding that the government has budgeted for this purpose 1,5 billion euros in the social security budget for 2021. (Photo by BENOIT TESSIER / POOL / AFP)

Coup de blues pour le monde du spectacle et pour bon nombre de Français. Il n’y aura pas de cinéma, de théâtre ou de concerts pour la saison des fêtes , contrairement à ce qui avait été envisagé initialement par le gouvernement. Il n’y aura d’ailleurs pas du tout de fêtes, avec un couvre-feu avancé à 20 heures au lieu de 21 heures, et levé uniquement pour la veille de Noël. Ni spectacles, ni réveillon pour le 31 décembre : la règle sera de « rester chez soi le plus possible », a insisté le Premier ministre, Jean Castex, ce jeudi, lors de la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement sur l’épidémie.

Ces annonces ont douché les espoirs de nombreux Français, même si les « fuites » de ces derniers jours dans la presse avaient un peu préparé les esprits à ces décisions difficiles . Pour apporter les mauvaises nouvelles, le chef du gouvernement était accompagné du ministre de la Santé, Olivier Véran, chargé d’indiquer que l’épidémie, non contente de se stabiliser, croît à nouveau, et du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, venu manier le bâton face aux Français tentés par la transgression des règles sanitaires.

Ce soudain durcissement s’explique par un nombre de contaminations quotidiennes qui « a arrêté de baisser depuis une semaine », a expliqué Olivier Véran, citant les près de 14.000 cas de ce jeudi, contre 12.000 cas le jeudi précédent. Il a mis en avant un « relâchement collectif », en particulier depuis la réouverture des petits commerces le 28 novembre, et « un facteur climatique », froid et humidité, qui expliquerait d’ailleurs le « gradient » entre une Bretagne peu touchée et une Bourgogne-Franche-Comté qui vient de reprendre les évacuations sanitaires cette semaine.

Le nombre de malades en réanimation vient de passer sous le seuil de 3.000 , « mais nous pouvons craindre que le mouvement ralentisse, voire s’inverse » d’ici une à deux semaines, a prévenu Olivier Véran, d’autant plus que « l’hiver va s’installer » et que « les vacances vont augmenter les contacts sociaux ».

« Eviter les flux, les rassemblements »

« Nous ne sommes pas arrivés au bout de cette deuxième vague », en a conclu Jean Castex. Il ne suffira pas de veiller au respect de protocoles sanitaires dans les lieux qui accueillent du public pour faire refluer le virus, a expliqué le Premier ministre, il faudra aussi « éviter les flux, les rassemblements et les concentrations de population » – d’où ce durcissement de la stratégie de déconfinement .

Concrètement, les établissements recevant du public, y compris les zoos, les salles de jeux, les musées, les conservatoires de musique ou les gymnases, demeureront fermés trois semaines de plus que prévu, jusqu’au 7 janvier, avec une clause de revoyure à l’approche de cette date. La réouverture des restaurants et des bars reste, elle, toujours programmée le 20 janvier, si la situation sanitaire le permet. La jauge des lieux de culte ne sera pas non plus accrue. Deux sièges doivent être laissés vides entre chaque groupe, et une rangée sur deux seulement peut être occupée.

Sans attestation de 6 heures à 20 heures

A partir du 15 décembre, on pourra néanmoins de nouveau sortir de chez soi sans attestation de 6 heures à 20 heures. Tous les déplacements seront autorisés, même sans motif professionnel (le télétravail à 100 % reste cependant la norme quand c’est possible) et il sera donc possible de se rendre à l’autre bout du pays pour célébrer le 24 décembre en famille. Ce soir-là, d’ailleurs, le couvre-feu sera levé. « Noël occupe une place à part dans nos vies et nos traditions », a argumenté le chef du gouvernement. Pas de dérogation en revanche pour le Nouvel An, qui « concentre tous les risques d’un rebond ».

Olivier Véran a appelé les Français à ne pas aller se faire dépister systématiquement avant de retrouver leur famille à Noël, pour ne pas engorger les laboratoires, et pour éviter un relâchement des comportements, parce que les tests antigéniques détectent mal les cas positifs en période d’incubation.

Menace d’amendes à 135 euros

Gérald Darmanin a brandi la menace d’amendes à 135 euros pour les Français qui violeraient le couvre-feu sans bonne raison, et promis de pourchasser les centres commerciaux qui ne respecteraient pas le protocole sanitaire ou les participants à des « fêtes sauvages ». Les forces de l’ordre « assureront les contrôles avec tact et mesure, mais il n’y aura pas d’indulgence », a-t-il promis. Plus de 2,9 millions de contrôles ont déjà été réalisés, avec plus de 285.000 verbalisations à la clef.


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