On l’a déjà constaté sur le terrain en Angleterre ou en Israël : les vaccins contre le Covid marchent très bien. L’Assurance-maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament, unies dans le groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare, ont publié ce vendredi la première édition d’une étude menée en France à grande échelle, en croisant le fichier de la vaccination et la mine d’informations du système national des données de santé.
« Les vaccins réduisent fortement le risque de forme grave de covid-19 chez les personnes de plus de 75 ans en France », concluent les agences sanitaires. En effet, sept jours après la deuxième dose, ce risque chute de 87 % quand on est vacciné. Il y a donc neuf fois moins d’hospitalisations pour Covid. Quant au risque de décès, il n’est pas encore consolidé, mais l’étude avance la proportion de 91 % de réduction pour les vaccinés, toujours sept jours après la deuxième dose.
Un échantillon de 4 millions de Français
L’étude a été menée au premier trimestre. Quatre millions de personnes âgées ont été suivies, résidents d’Ehpad, d’unités de soins longue durée et autres patients de plus de 75 ans. Parmi elles, 1,4 million ont été vaccinées entre le 27 décembre et le 24 février, et 2,6 millions ne l’ont pas été.
Les patients vaccinés se sont vus administrer exclusivement des vaccins à ARN messager , BioNTech/Pfizer (dans 92 % des cas) et Moderna. Les études cliniques sur la base desquelles les autorisations de mise sur le marché ont été accordées faisaient déjà état d’une très grande efficacité, proche de 95 %, pour ces deux sérums. Epi-Phare confirme que les deux jouent dans la même cour.
De plus, la concentration de l’étude sur les personnes âgées, qui sont les plus à risque de tomber gravement malade, met mieux en valeur l’efficacité des vaccins que s’il s’était agi de jeunes, moins symptomatiques. La réduction du risque est plus importante pour les vaccinés de plus de 85 ans que pour les 75-84 ans, montrent d’ailleurs les auteurs.
33 % de risque en moins avant la seconde dose
En termes chronologiques, l’étude Epi-Phare montre que le risque d’hospitalisation chute dès l’injection de la première dose, de 56 % au cours des treize jours qui suivent. Mais il y a un biais de sélection, puisque les cas contact et les personnes présentant des symptômes de Covid ont été écartés de la vaccination.
Puis du quatorzième jour jusqu’à la deuxième dose, la réduction de risque est déjà de 33 % par rapport aux non-vaccinés. A partir de la seconde dose, qui intervenait à l’époque au bout de trois à quatre semaines après la piqûre initiale, l’efficacité du vaccin bondit à 86 %.