FO : Frédéric Souillot, un métallo dans la continuité d’Yves Veyrier

Frédéric Souillot, qui devrait succéder à Yves Veyrier à la tête de Force ouvrière cette semaine, est peu connu. Considéré comme plutôt réformiste, il devrait s'inscrire dans les pas de son prédécesseur.


Frederic Souillot, secretaire confederal.

La moustache, c’est déjà le signe distinctif d’un autre leader syndical, métallo lui aussi : Philippe Martinez. Même si les spécialistes vous diront qu’il ne faut pas confondre les formes « morse » et « fer à cheval ».

La marque de Frédéric Souillot, qui devrait succéder à Yves Veyrier à la fin du 25e congrès de FO , vendredi, ce sont aussi les anneaux, un à chaque oreille. Avec en plus la coupe en brosse, ils donnent un air de « biker » au syndicaliste, même s’il porte à la ville une veste de costume, noire de préférence, et que depuis un accident il y a quelques années, il a mis la pédale douce côté moto.

A l’état civil, il se prénomme Frédéric, mais pour ses potes de Côte d’Or, sa région dont il ne manque jamais une occasion de vanter les mérites, et même sur son profil LinkedIn, c’est Fred. Pascal Pavageau, éphémère leader de FO désigné à l’issue du congrès de 2018, était fan de hard rock. Lui est plus Stones que Beatles et fan de Queen. C’est son compte Facebook qui le montre, comme d’ailleurs son appétence pour les randonnées, parce que n’attendez pas du futur secrétaire général de Force ouvrière des confidences. De son côté, c’est silence radio.

Un style bien à lui

Une chose est sûre, le syndicaliste qui a rassemblé sur son nom les réformistes et une bonne partie des trotskistes lambertistes de l’organisation a son style bien à lui. Il ne lui faudra pas moins acquérir une notoriété qui lui fait pour l’instant défaut. Après avoir passé sept ans au sein du bureau de la très réformiste Fédération de la métallurgie, il est monté au bureau confédéral à l’occasion du 23e congrès de la centrale, en février 2015, où il avait en charge dernièrement les questions d’organisation et de formation.

Cela lui permet de bien connaître le fonctionnement de FO, sans pour autant être connu du grand public. Ni d’ailleurs des autres organisations syndicales et patronales, si ce n’est tout de même qu’il a présidé l’association paritaire qui gère les fonds du dialogue social.

Christian Grolier, son challenger, a bien tenté de jouer cette carte de la visibilité puisque lui est le porte-parole des organisations de fonctionnaires FO, mais cela n’a pas suffi. Lorsqu’il a pris les rênes de l’organisation, Yves Veyrier n’était pas plus introduit que Frédéric Souillot, qui aurait fait partie de ceux qui encourageaient l’actuel numéro un à rempiler et s’inscrira dans ses pas.

Première carte FO en 1997

L’engagement syndical du futur secrétaire général de FO ne date pas d’hier. Selon Michèle Millot et Jean-Pol Roulleau, coauteurs de « Des entreprises à la pointe – Nouvelles attentes des salariés, nouvelles solutions », publié en 2012, Frédéric Souillot, qui fêtera ses cinquante-cinq ans le 15 septembre prochain, a pris sa première carte à Force ouvrière en 1997, deux ans après avoir été embauché chez Schlumberger, devenu ensuite Tokheim, spécialisée dans la maintenance et l’installation de stations-service.

Onze ans après, en 2008, le syndicat y réalisait un score de 80 %, avec un taux de participation de plus de 85 %. Entre-temps, devenu délégué syndical, il avait notamment signé avec la CFDT un accord remarqué , puisqu’il revenait sur l’accord 35 heures pour faire face à un surcroît d’activité sur une base de volontariat.


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