Formation : bras de fer sur les fonds pour la reconversion des salariés

Le Medef réclame 400 millions de plus pour aider les salariés dont l'emploi est menacé par la crise à rebondir dans un secteur porteur. L'argent ne manque pas, et il faut engager une réflexion de fond avant de rajouter au pot, rétorque-t-on en interne au ministère du Travail.


Trade unionists and employees gather during a demonstration in front of the Japanese tyre manufacturer Bridgestone plant in Bethune, northern France, on September 17, 2020, after the announcement of the site's closure. - Bridgestone will permanently close its Bethune plant which employs 863 people in the manufacture of car tyres, AFP learned from management on September 16. Citing production overcapacity in Europe and competition from low-cost Asian brands, the group says it wants to limit the number of layoffs as much as possible through early retirement measures, internal or external employee redeployment and the search for a buyer for the site. (Photo by DENIS CHARLET / AFP)

Le Medef n’en démord pas : vu l’ampleur de la crise, les moyens mis sur la table par le gouvernement pour aider les salariés à se reconvertir vers des secteurs porteurs sont largement insuffisants. Précisément, rappelle l’organisation patronale dans une série de propositions transmises au ministère du Travail, il faut rajouter 400 millions d’euros au Compte de personnel de formation de transition professionnelle, le CPF-TP , dispositif né de la loi Pénicaud de 2018. L’exécutif lâchera-t-il du lest ? C’est loin d’être acquis, pour deux raisons principales.

Si la revendication du Medef va rester lettre morte c’est d’abord parce que, selon nos informations, le ministère du Travail estime que l’argent ne manque pas. Le budget 2020 de France compétences, l’autorité centrale en matière de formation professionnelle, a prévu un peu moins de 500 millions pour le CPF-TP.

Le plan de relance a ajouté 100 millions, ainsi que 270 millions pour le dispositif de reconversion par alternance Pro-A (en plus des 100 millions déjà prévus). Sans oublier le milliard du FNE-formation. A cela pourraient s’ajouter 300 millions non utilisés par les ex-gestionnaires du CIF, l’ancêtre du CPF-TP, une somme considérable mais qui va plutôt être fléchée vers l’apprentissage.

Près de 2 milliards disponibles

L’un dans l’autre, près de 2 milliards sont donc disponibles pour aider des salariés à rebondir. Sans remettre en cause ces chiffres, le Medef fait valoir que les fonds Pro-A nécessitent d’en passer par un accord de branche, ce qui demande du temps. L’organisation patronale objecte aussi que le FNE-formation est ciblé sur les salariés en activité partielle . Les 400 millions supplémentaires du CPF-TP permettront de reconvertir a minima 40.000 salariés, deux fois plus que prévu.

Outre le différend sur les enveloppes disponibles, c’est sur ce point que repose la seconde raison pour laquelle le ministère du Travail est peu enclin à rajouter au pot. Près de 1 milliard pour former 40.000 personnes, même si cela inclut la prise en charge du salaire, c’est très élevé. En l’état actuel des choses, un dossier de reconversion via le CPF de transition ressort en moyenne à 30.000 euros en Ile-de-France, entre 25.000 et 27.000 euros en province. Il y a donc urgence à engager une réflexion sans fard sur le coût moyen des projets, ce que ne conteste pas le Medef.

Mini-concertation

« La réflexion doit aller au-delà car, objectivement, il y a des trous dans la loi de 2018, conçue dans un autre contexte, pour faire face au flux massif attendu de reconversions », estime un très bon connaisseur du dossier, sous couvert d’anonymat. Que faire dans un cadre collectif ? Dans un cadre individuel ? Une mini-concertation avec les partenaires sociaux a commencé sachant que la position du ministère est claire : le fond d’abord, l’argent ensuite.


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