La France annonce un plan de relance à plus de 100 milliards d’euros. Comment se décompose-t-il ?
Ce plan va nous donner les moyens de notre ambition : protéger notre économie et nos emplois, mais également réorienter notre modèle productif en faisant des territoires le moteur d’une croissance verte. A ce titre, la crise que nous vivons peut être saisie comme une opportunité si, comme l’a dit Bruno Le Maire, nous nous écartons de toute relance « feu de paille ». C’est pourquoi notre boussole, c’est l’investissement.
Une quarantaine de milliards d’euros permettra d’accélérer la reconstruction d’une industrie solide , en facilitant les relocalisations, en baissant des impôts de production , en développant les technologies d’avenir et la numérisation des entreprises et de l’administration. Une grande part du plan de relance sera consacrée à l’écologie avec 20 milliards d’euros pour le développement des mobilités propres et la rénovation thermique des bâtiments notamment. Une enveloppe de 1,5 milliard d’euros sera dédiée à la formation et à l’investissement dans les compétences. Une part importante de l’enveloppe globale sera affectée à la suite des discussions avec les partenaires sociaux : c’est aussi cela, le changement profond de méthode.
Vous avez annoncé 300.000 contrats d’insertion pour les jeunes. Les contrats aidés, qui avaient été fortement réduits en début de quinquennat, sont donc à nouveau privilégiés dans votre politique de l’emploi ?
Ces contrats et parcours d’insertion ne sont pas le retour des contrats aidés de la mandature précédente, qui n’ont pas démontré une grande efficacité pour insérer durablement les jeunes. Nous voulons que chaque jeune bénéficie d’un parcours individualisé, lui permettant selon ses besoins d’alterner formation, mise en situation professionnelle et, pour ceux qui en ont le plus besoin, de disposer d’un soutien financier. Leurs formats et contours exacts feront l’objet d’échanges avec les partenaires sociaux cette semaine, mais nous partons d’une base solide avec, par exemple, la garantie jeunes et les parcours d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (Pacea) qui ont fait leurs preuves.
Le plan annoncé par le président en direction des jeunes est historique : il ne vise pas seulement à atténuer la dureté de la crise pour eux, mais à faire de leur génération le pivot de la reconstruction du pays. Nous leur disons : nous avons besoin de vous pour relever la France ! Nous compenserons aux entreprises une baisse de charges à hauteur de 4.000 euros par an pour tous les jeunes de moins de 25 ans embauchés à un salaire inférieur à 1,6 SMIC. Pour leur premier emploi, près de 90 % des jeunes sont recrutés à ce niveau de rémunération ou en-dessous. C’est donc un effort massif.
Autre annonce : 100.000 de jeunes de plus pourront s’engager dans un service civique en 2021. Il s’agit de la plus forte augmentation de son histoire, 400 millions d’euros investis pour tous les jeunes, y compris les qualifiés et les diplômés qui ont envie de s’engager pour l’intérêt général.