Le risque de rupture d’approvisionnement en gaz russe oblige à diversifier les approvisionnements français en urgence. Les pouvoirs publics ont retenu le projet de terminal méthanier flottant de TotalEnergies comme nouveau point d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) au Havre, a appris l’AFP auprès de la préfecture de la Seine-Maritime vendredi. Un projet révélé dès le 26 mars et qui passe donc une nouvelle étape.
Il s’agit de l’un des deux navires FSRU (unité flottante de regazéification) du groupe. Selon un communique, il « permettra d’injecter jusqu’à 5 milliards de m3 de gaz naturel (environ 60 % du gaz russe importé par la France en 2021) par an dans le réseau national ». Il devrait être actif à partir de septembre 2023.
Début des travaux prévu pour l’automne
Le bras de fer énergétique entre Moscou et les Occidentaux depuis le début du conflit en Ukraine a engendré une crise de l’approvisionnement en gaz naturel dans toute l’Europe. La France s’alimente aujourd’hui par quatre terminaux portuaires d’importation de GNL (2 à Fos-sur-Mer, 1 à Montoir-de-Bretagne, et 1 à Dunkerque) et souhaitait sécuriser cet approvisionnement avec un nouveau terminal.
Amarré au port du Havre, le navire « Cape Ann » pourra injecter « environ 10 % de la consommation annuelle française » selon la préfecture. Il sera ravitaillé à partir de navires méthaniers qui viendront l’alimenter avec du gaz provenant « possiblement de Norvège, d’Algérie, du Qatar, des Etats-Unis, du Nigeria, d’Angola, ou encore d’Egypte ».
Les travaux d’aménagement du quai et de raccordement conduits par TotalEnergies et GRTgaz sont censés débuter à l’automne 2022 pour ce « projet de nature provisoire » qui aura « vocation à être démonté lorsque les tensions en matière d’approvisionnement auront été surmontées ». Les études d’évaluation des risques en matière de sécurité et de sûreté sont « en voie d’achèvement » selon le préfet qui instruit un dossier dit de « cas par cas ».