Pas facile, en pleine pandémie, de faire entendre sa voix auprès des autorités de santé. Ce mardi, les personnels des établissements sociaux et médico-sociaux sont cependant appelés à la grève, à l’initiative de la fédération Interco CFDT. Objectif : demander des moyens humains et financiers supplémentaires, en particulier une « reconnaissance » similaire à leurs collègues oeuvrant à l’hôpital ou en Ehpad. Une manifestation est prévue à partir de 14h devant le ministère de la Santé à Paris.
Les employés du secteur médico-social, dédié notamment à la prise en charge de la dépendance, l’enfance ou le handicap, estiment être les grands oubliés du « Ségur de la santé ». Ils réclament une revalorisation salariale égale à celle promise à l’ensemble du personnel hospitalier (hors médecins) et des Ehpad, soit 183 euros net mensuels. En clair : qu’une infirmière en foyer d’accueil pour personnes handicapées puisse prétendre au même traitement que si elle exerçait à l’hôpital.
Laurent Berger veut une augmentation « immédiate » de 15 %
« Leurs fiches de paie sont inférieures à la moyenne de plus de 25 % », a d’ailleurs déploré Laurent Berger, dimanche dans une tribune publiée dans le « JDD ». D’autant que « leurs conditions de travail et d’emploi sont marquées par un fort recours au temps partiel et aux contrats précaires, une sinistralité élevée, un taux important d’arrêts de travail et une absence de reconnaissance de la pénibilité de leurs emplois ». Avant de réclamer « une augmentation salariale immédiate de 15 % […] pour réduire ces écarts abyssaux, et rendre à ces professionnelles un peu de cette valeur républicaine qu’est l’égalité ».
« Cela passe pour le secteur privé par des conventions collectives uniques et étendues, et pour la fonction publique par un traitement égal quel que soit le versant (entre Fonction publique hospitalière et territoriale, NDLR) », a encore souhaité le leader syndical.
Plusieurs fois interpellé sur la question, le ministre de la Santé Olivier Véran a dit attendre les conclusions d’une mission sur « les métiers de l’autonomie ». Celle-ci a été confiée à Michel Laforcade, ancien directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, mais ne devrait pas être bouclée avant juillet 2021.