La deuxième vague de coronavirus est arrivée, mais les héros sont « fatigués », comme l’a souligné Jean Castex lors de sa conférence de presse, ce jeudi. Le Premier ministre a donc annoncé plusieurs gestes financiers pour remotiver les soignants hospitaliers cet automne. Malgré la « prime Covid » et les premières revalorisations salariales, ceux-ci se sont montrés désabusés et peu convaincus par l’ampleur des mesures du « Ségur de la Santé » de juillet, au point d’appeler à une nouvelle journée de mobilisation ce jeudi.
Dans l’immédiat, les hôpitaux ont besoin de personnel en renfort. En région parisienne, où 46 % des lits de réanimation sont déjà occupés par des malades Covid , le directeur de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, a demandé la semaine dernière aux soignants volontaires de renoncer à leurs congés de la Toussaint. En soutien des établissements qui appellent à l’aide, partout sur le territoire, Jean Castex a annoncé une indemnité compensatrice de congés non pris, de 110 à 200 euros bruts par jour pour les personnels concernés.
Une enveloppe de 100 millions de crédits supplémentaires va également être déléguée aux agences régionales de santé afin de mettre un peu d’huile dans les rouages de la gestion des ressources humaines en phase épidémique.
Les revalorisations Ségur accélérées
Surtout, le Premier ministre a confirmé que la deuxième tranche de revalorisations salariales du « Ségur de la santé » serait versée plus tôt que prévu. Ces 93 euros nets mensuels apparaîtront sur la feuille de paie des 2 millions de soignants à l’hôpital et en Ehpad « avant la fin de l’année », au lieu de mars 2021. « Nous le faisons pour reconnaître le travail de ces personnels et renforcer l’attractivité de l’hôpital », a expliqué Jean Castex.
Le versement de la première tranche de 90 euros a déjà été avancé à septembre au lieu de janvier, avec un coût budgétaire de 800 millions d’euros pour les hôpitaux et 300 millions pour les Ehpad en 2020. Cependant, certains soignants n’ont pas encore vu la couleur de ces augmentations salariales, soit parce qu’ils travaillent dans le secteur privé, où les négociations salariales n’ont pu commencer qu’après la signature des « accords de Ségur », soit parce que la prime n’apparaîtra sur leur feuille de paie qu’à la fin octobre, en raison de délais administratifs.