« Il faudra un superplan de relance industrielle »

Selon Philippe Varin, président de France Industrie, le taux d’activité des usines est à 50 %.


Il faut coûte que coûte maintenir l’industrie en activité, tout en respectant « la première des priorités », la protection des salariés contre le Covid-19. C’est le message que le président de France Industrie, porte-parole des fédérations industrielles, lance au gouvernement. Cette demande de Philippe Varin intervient alors que le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, reconnaît qu’un arrêt prolongé de ces activités, qui emploient 3 millions de salariés, pénaliserait lourdement l’ensemble de l’économie.

L’ancien patron de PSA précise, dans un entretien au Monde, que « le taux global d’activité dans l’industrie est tombé à 50 % », mais avec de fortes variantes suivant les secteurs. Dans l’ameublement, l’automobile, certaines entreprises de la mode et du luxe ou le petit équipement ménager, « l’effondrement de la demande peut atteindre 80 %, une baisse bien plus importante qu’en 2008-2009 », ajoute-t-il. La métallurgie a reculé de 40 %, des sites comme ceux d’Alstom et de Bombardier, dans le ferroviaire, ou les Chantiers de l’Atlantique, dans les chantiers navals, sont à l’arrêt. Et dans le BTP, la plupart des chantiers sont suspendus en attendant que les ouvriers disposent de moyens de protection.

« Ralentir le moins possible »

Mais l’aéronautique (Airbus, Safran, Thales, Dassault, Daher…) est, selon lui, en phase de reprise : elle a commencé à prendre des mesures de protection et, contrairement à l’automobile, « il y a une forte demande à satisfaire », note M. Varin. Quant aux entreprises de l’emballage (carton, plastique), elles se portent bien grâce au boum du commerce en ligne, tout comme l’agroalimentaire et la santé-pharmacie, des biens vitaux. Quant aux secteurs de l’énergie, de l’eau et des déchets, ils doivent continuer de répondre à leurs missions de service public.

Le redémarrage à moyen terme ? Il ne peut se faire à n’importe quelles conditions. « Il faut un plan de continuité sanitaire dans les entreprises, souligne M. Varin. Cela passe par une négociation avec les représentants du personnel sur l’organisation du travail, le respect des bonnes distances, le port du masque, la désinfection des locaux… Ce qui suppose d’avoir suffisamment de masques. Nous avons relancé la production française, il faut maintenant que l’on atteigne le nombre de 10 000 respirateurs en France, alors qu’on n’en compte que 5 000. » Il se félicite qu’au sein des métiers de la métallurgie l’Union des industries et métiers de la métallurgie et trois des quatre syndicats représentatifs (CFDT, FO, CFE-CGC) soient d’accord.


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