Invité ce mardi matin sur Europe 1, dans la matinale de Sonia Mabrouk, Éric Woerth, député Les Républicains (LR) de l’Oise, a répondu à de nombreuses questions économiques en lien avec la crise sanitaire actuelle. Le député a notamment estimé qu’il fallait «craindre un enchaînement terrible qui produirait une crise sociale et une hausse du chômage».
«L’enchaînement peut-être très grave, la reprise du travail des PME et de l’industrie est fondamentale», a poursuivi le député, redoutant une «montée des populismes» et une «reprise des contestations sociales». Sur le front de l’emploi, Éric Woerth s’est monté alarmiste : «Vous pouvez avoir 300.000, 400.000, 500.000 voire 1 million de chômeurs supplémentaires».
Accélérer la réouverture des commerces
Mettant l’accent sur l’équilibre entre l’urgence sanitaire et l’urgence économique, le député de l’Oise estime qu’il faut «arrêter de perdre du temps». Il attend du gouvernement qu’il donne des «instructions claires sur les modalités de reprise économique» afin que les salariés puissent «retourner au travail dans des conditions de sécurité forte». «Il faut le faire de façon prudente et progressive», a-t-il ajouté, indiquant que la sécurisation des transports dans les grandes villes serait primordiale. Pour rappel, le premier ministre Édouard Philippe présentera le plan de déconfinement de l’exécutif à 15 heures ce mardi.
Pour accélérer la reprise économique, Éric Woerth estime qu’il est d’ores et déjà possible de rouvrir des commerces dans certains territoires peu touchés par l’épidémie. «Nous pensons que dans certains territoires, avec le respect des gestes barrière, il est possible de commencer à rouvrir les cafés et les commerces tout de suite, de façon prudente selon l’évolution du virus», a-t-il déclaré.
Travailler plus ?
Pour relancer l’économie, le député LR a évoqué plusieurs pistes. Parmi elles : le basculement des crédits du chômage partiel (15 à 20 milliards d’euros par mois, selon ses chiffres) vers l’allègement de charges sociales pour «réduire le coût du travail». «Il faut tout faire pour transformer le chômage partiel en travail réel», a-t-il résumé.
Éric Woerth est également revenu sur son idée de Livret C. «Une énorme épargne, de l’ordre de 60 milliards d’euros, s’est constituée pendant cette crise. Cette épargne va rester. Une partie va être utilisée pour la consommation. Pour le reliquat de cette épargne, il faut lui permettre de s’investir dans industrie», a-t-il dit.
Le député a également estimé qu’il faudra «sans doute travailler plus» quand l’activité reprendra. «On est parmi les derniers de classe. D’autres pays travaillent beaucoup plus et sont plus efficaces dans la production», a expliqué Éric Woerth, citant l’Allemagne, les Pays-Bas ou encore l’Italie.
«Cette crise est beaucoup plus grave que la crise de 2008. Il faut répondre par une reprise solide, en essayant de favoriser un peu d’inflation et en injectant de la liquidité», a enfin estimé le député, qualifiant ceux qui veulent annuler les dettes de «doux rêveurs».