Inquiètes, les entreprises moyennes rabotent les investissements et les emplois

Selon une étude du Meti et du cabinet Mawenzi Partners, 79 % des entreprises de taille intermédiaire ont revu leurs investissements à la baisse en raison du coronavirus et plus de 50 % d'entre elles envisagent une nouvelle baisse l'an prochain. Une ETI sur deux anticipe des pertes cette année et pour un tiers d'entre elles, la perte devrait être supérieure à 5 % du chiffre d'affaires.


On the site of Safran Nacelles where are assembled the nacelles of the engines of plane. Here on the assembly lines of the Airbus A320Neo at the paint shop. The nacelle is at the interface between the engine and the aircraft and it is a complex and critical system for the performance of the aircraft. Colomiers, France-May 17, 2018. Sur le site de Safran Nacelles ou sont assemble les nacelles des moteurs d’avion. Ici sur les chaines d’assemblage de l’Airbus A320Neo a l’atelier peinture. La nacelle est a l'interface entre le moteur et l’avion et c’est un système complexe et critique pour les performances de l’avion. Colomiers, France-17 mai 2018.//SCHEIBER_scheiber012012/Credit:FRED SCHEIBER/SIPA/1805211447

Les grosses PME françaises sont inquiètes. Pour elles-mêmes, mais aussi pour le tissu économique et leur écosystème. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti) et le cabinet Mawenzi Partners auprès de 3.000 de ces sociétés, entre les PME et les grands groupes, qui emploient entre 250 et 5.000 salariés et dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 1,5 milliard d’euros. Six ETI sur dix s’inquiètent de « la solidité des entreprises de leur chaîne économique », c’est-à-dire l’ensemble des sous-traitants, fournisseurs, prestataires et clients. La crainte est particulièrement importante dans le secteur du tourisme et du commerce. Dans les autres services, il semble que la confiance soit plus forte.

Investissements en baisse

Début juillet, les ETI s’attendaient à une baisse de leur chiffre d’affaires de 18 % en moyenne en 2020. Une ETI sur deux anticipait des pertes cette année et pour un tiers d’entre elles, la perte devrait être supérieure à 5 % du chiffre d’affaires. Des chiffres qui donnent une idée de la violence de la crise en cours.

Conséquence, 79 % des ETI ont revu leurs investissements à la baisse en raison de la pandémie de Covid-19 et plus de 50 % d’entre elles envisagent une nouvelle baisse l’an prochain. Dans l’industrie, elles sont même 85 % à prévoir une réduction de leurs investissements cette année. Globalement, près d’une ETI sur deux entend baisser d’au moins 20 % ses investissements en 2020. Et une ETI sur trois est prête à abandonner un projet de création ou d’extension de site commercial ou industriel en 2020 et 2021.

L’emploi trinque

En toute logique, l’emploi s’en ressent fortement. Une autre enquête, menée par la société Trendeo pour le Meti, estime qu’au 12 juillet, le cumul des annonces de suppressions d’emplois dans les PME et les ETI depuis le 1er janvier était en hausse de 36 % en 2020, par rapport à la même période de 2019.

De la même façon, les créations d’emplois sont en baisse. Au 12 juillet, le cumul des créations d’emplois par les PME et ETI était inférieur de 32 % à la période équivalente de 2019. Et, pour Trendeo, « les difficultés devraient se prolonger, car de nombreuses mises en redressement judiciaire, ou cessions rendues plus difficiles par le contexte, ont également été annoncées, sans impact immédiat pour l’emploi »​. Le spécialiste du tricot Phildar, le fabricant de meubles Demeyère ou encore l’équipementier automobile Novarès sont en redressement judiciaire, et d’autres comme les restaurants Courtepaille ou le distributeur Parashop ont du mal à trouver des repreneurs.

La rentrée risque donc d’être très difficile. C’est pourquoi le Meti met l’accent sur la nécessité de baisser les impôts de productio n encore plus fortement que ce que veut faire le gouvernement. Le lobby des ETI estime à 35 milliards d’euros l’effort annuel nécessaire alors que l’exécutif envisage une baisse de 10 milliards d’euros annuels . Sans redressement de la compétitivité du site France, le Meti affirme que la désindustrialisation du pays est appelée à s’accélérer.


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