Investir dans la santé, un pari gagnant pour la croissance

Un rapport de McKinsey estime que chaque dollar investi dans la santé rapporte 2 à 4 dollars de PIB supplémentaire. En France, le fardeau des maladies et décès évitables pourrait chuter de 32 % à l'horizon 2040, entraînant un gain de 10 % de PIB.


Interieur cabinet medical. Enfant petit garcon de 20 mois, chez un medecin pediatre, en compagnie de sa mere, maman. Homme medecin pediatre, specialiste pediatrie, avec vaccin ROR, Rubeole, Oreillons, Rougeole. Vaccination, vaccin, injection dans la bras, seringue

C’est aussi cela, l’effet coronavirus. Les grands cabinets de conseil, à qui l’on demande depuis des années comment réduire les dépenses de santé, peuvent maintenant expliquer à leurs clients comment réinvestir ce secteur. McKinsey a publié mercredi un rapport intitulé « Prioritizing health : a prescription for prosperity », qui démontre les bénéfices économiques qu’il y aurait à tirer d’un investissement fort dans la santé des populations. « Une meilleure santé pourrait accroître de 12.000 milliards de dollars le PIB mondial en 2040, un coup de fouet de 8 % qui se traduirait par une croissance plus rapide de 0,4 % par an », expose-t-il. Chaque dollar ainsi investi aurait un rendement économique de 2 à 4 dollars.

10 % de PIB supplémentaire

« Nous avions commencé ces travaux avant l’épidémie, qui a confirmé leur pertinence. Au fond, il n’y a pas à arbitrer entre santé publique et santé de l’économie, puisque les deux ne s’opposent pas et sont même corrélées », explique Thomas London, directeur associé chez McKinsey. Les consultants ont calculé que le mauvais état de santé de la population mondiale réduisait le PIB mondial de 15 % par an. D’une part, il y a des dépenses de soins, d’autre part, les morts évitables, les arrêts de travail ou les incapacités professionnelles qui font perdre des jours, voire des années de travail, et pèsent sur la productivité.

« Nous estimons qu’en réinvestissant dans la santé, la charge mondiale de morbidité pourrait baisser de 40 % d’ici à 2040, avec un impact positif de 8 % sur le PIB », affirme Thomas London. En France, la mise en oeuvre des mesures préconisées par McKinsey diminuerait le fardeau de la maladie et de la mort sur la productivité et les dépenses de santé de 32 %, un peu moins qu’à l’échelle mondiale, mais avec un rendement encore plus important : 10 % de PIB supplémentaire. « Le potentiel est plus important dans les économies matures, explique le consultant. Une personne de plus en bonne santé contribue davantage à la croissance en France qu’en Inde, par exemple. » Il y aurait par exemple moins de Français contraints de moins travailler parce qu’ils doivent aider une personne dépendante de leur entourage.

Cap sur la prévention

McKinsey préconise plusieurs leviers d’amélioration de la santé, qui sont déjà connus et partiellement actionnés : suivre plus systématiquement les recommandations de bonnes pratiques ; fournir les bons soins au bon endroit ; supprimer les interventions redondantes ou non-pertinentes ; investir dans le télésoin, le partage fluide de données sur les patients, les outils d’aide à la décision, les robots et l’intelligence artificielle.

« Les deux tiers de l’impact attendu résulteraient d’un investissement plus prononcé dans la prévention. C’est un levier très positif pour le pays. Il faut changer le logiciel, qui est encore trop centré sur le curatif », poursuit-il. Vaccination, éducation à la santé, réduction des risques liés à l’alcool, au tabac, à la sédentarité, à l’alimentation… Le champ de la prévention va bien au-delà du périmètre de l’avenue de Ségur. Lutter contre l’obésité, par exemple, implique de mobiliser les villes pour les activités sportives, l’Education nationale pour les menus des cantines, l’industrie pour la composition des aliments.


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