La CFDT en quête d’une nouvelle dynamique

Le 50 e congrès de la CFDT démarre ce lundi à Lyon pour une semaine. L'occasion de faire un bilan mitigé des quatre années écoulées au-delà de la crise du Covid et de poser des jalons pour la suite.


Quatre ans qui ont semblé une éternité… Ce sentiment va sans doute traverser les 2.700 militants de la CFDT, dont 1.600 délégués, qui vont prendre le chemin de la Cité internationale à Lyon où se tient cette semaine le 50e congrès du syndicat.

Le précédent grand rendez-vous s’était tenu en juin 2018, un an après le début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron et deux ans avant l’épidémie de Covid . A l’époque, le temps était au beau fixe mais des nuages menaçaient .

Des années difficiles

Après avoir ravi la première place à la CGT dans le privé, la centrale pouvait savourer sa victoire. Elle était en passe de devenir la première centrale syndicale française public et privé confondus . Les années qui ont suivi n’ont pas moins été difficiles. Lundi et mardi, les débats sur le rapport d’activité devraient s’en faire l’écho.

Douloureuse a été l’application concrète sur le terrain de la réforme de 2017 du Code du travail, dont les militants avaient dit tout le mal qu’ils pensaient en 2018 . Douloureux aussi a été le premier quinquennat Macron pour la confédération, avec un président de la République qui a court-circuité les corps intermédiaires, une méthode dénoncée dès 2018 par la centrale .

Pour faire avancer ses idées, la CFDT a besoin d’un interlocuteur qui joue le jeu. Elle l’avait trouvé sous François Hollande. Pas entre 2018 et 2022. Pourtant, la centrale, qui s’est toujours investie sur les sujets sociétaux, a élargi son champ d’action avec le « pacte du pouvoir de vivre » rédigé avec de nombreuses associations et des thématiques qui lui sont chères comme les conditions de travail, la pauvreté ou l’environnement ont pris de l’ampleur.

« Il y aura des frustrations, des colères qui vont s’exprimer, avec le sentiment que notre syndicalisme a de la peine à avoir des résultats car nos interlocuteurs – Etat, patronat, directions d’entreprise – ne jouent pas le jeu », prédit un dirigeant fédéral. « On va interpeler pas mal nos interlocuteurs gouvernementaux et patronaux », a d’ailleurs averti le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, mercredi devant l’Association des journalistes de l’information sociale.

« Entre blues et espoir »

Tout n’est pas noir pour autant. Le moral des troupes oscille « entre blues et espoir », explique un cédétiste. Il y a la promesse du chef de l’Etat d’un changement de méthode. « Mais la confiance est à regagner pour l’exécutif », avertit un responsable. Côté espoir, il y aura, au côté des traditionnels débats sur la politique revendicative de l’organisation, l’ouverture d’une réflexion sur la façon de gagner en efficacité. « Il y a une forte attente vis-à-vis des syndicats, la confiance envers eux progresse mais il y a sans doute besoin de faire bouger nos lignes pour y répondre », explique le numéro un de la CFDT, qui se présente pour un dernier mandat et a annoncé qu’il passera le témoin avant sa fin.

Comme à chaque fois, des amendements au document d’orientation portant sur des points politiquement sensibles vont être discutés, notamment sur la retraite , le partage de la valeur ou la taxation sur les successions. « On ne voudrait pas que ce ne soit qu’un congrès d’actualité, ce qui fait la marque de fabrique de la CFDT, c’est de construire des perspectives en termes d’évolution », insiste Laurent Berger.

Sujets internes

Mais les débats vont aussi beaucoup porter sur des sujets internes. Pas besoin, comme au congrès de Force ouvrière début juin, de ressouder les troupes à la CFDT. En revanche, le développement de l’organisation, son fonctionnement et l’évolution du militantisme seront au coeur des discussions, avec une attente forte des militants envers les différentes structures de la centrale.

Sur les 15 amendements discutés sur le document d’orientation, 5 concerneront le fonctionnement du syndicat mais aussi son développement. Du fait du fort renouvellement automatique des adhésions, la confédération n’est pas la plus à la peine sur ses effectifs. Mais elle qui visait il y a quatre ans une hausse de 10 % les a vus baisser de 3 %, passant de 623.802 en 2017 à à peine plus de 600.000 en 2021.


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