Après presque deux mois de confinement strict , les Français ont retrouvé le goût de consommer. Si leurs dépenses sont encore inférieures à ce qu’elles étaient au mois de février, leur redressement se confirme. En mai, les dépenses de consommation ont en effet « vivement » rebondit, a indiqué ce mardi l’Insee.
La hausse, d’un mois sur l’autre, avoisine les 36 % mais les statisticiens publics préfèrent comparer l’évolution des dépenses des ménages à son niveau d’avant confinement, qui a démarré le 17 mars avant de connaître un premier assouplissement le 11 mai. A cet aulne, la consommation reste inférieure de 7,2 % à son niveau de février. Mais c’est nettement meilleur qu’en avril : au cours de ce seul mois entier de confinement strict, les dépenses de consommation s’étaient effondrées de plus d’un tiers par rapport au mois de février.
Cerise sur le gâteau, les baisses constatées au cours des mois précédents s’avèrent finalement moins importantes qu’annoncées. Mais elles restent importantes : – 16 % au lieu de -16,9 % en mars et -32 % en avril au lieu de -33,7 %.
Les Français ont dépensé plus pour équiper leur logement
Les données publiées par l’Insee confirment de fait les tendances mises en avant par plusieurs autres enquêtes. A commencer par le fait que, après avoir été confinés chez eux, les Français sont enclins à s’occuper de leur intérieur.
Les dépenses d’équipements du logement sont les seules à retrouver leur niveau de février : en repli de 58 % par rapport à février en avril, elles n’affichent plus désormais qu’un minime repli de 0,1 %. La raison tient, explique l’Insee, au fait que « les ventes de meubles et d’appareils électroménagers ont été très dynamiques en mai, après deux mois de forte baisse ». Si l’Institut constate aussi une reprise des achats de matériel de transport, par contre celles-ci restent encore inférieures d’un quart à ce qu’elles étaient en février.
Quant aux achats d’habillement et de textile, ils restent « encore nettement en dessous de leur niveau d’avant confinement » et affichent toujours un repli de 19 % par rapport à février. Mais l’Insee laisse transparaître un optimisme certain, tout en rappelant que, malgré leur net rebond, les ventes de vêtements et de chaussures sont encore très affectées par la fermeture des magasins au début du mois. Les statisticiens publics estiment cependant que « les dépenses en habillement-textile sont en voie de normalisation ».
Les achats de carburants en forte hausse
Du côté de l’énergie, la consommation « reste nettement inférieure à celle de février mais augmente par rapport à celle d’avril ». Un redressement qui tient pour beaucoup au fait que « la consommation de gaz et d’électricité augmente nettement ».
Du côté des carburants, même si la fin du confinement et l’autorisation donnée aux Français de se déplacer dans un périmètre de 100 km ont permis « une forte augmentation en mai », celle-ci ne retrouve pas encore le niveau qui était le sien avant le confinement . Une situation qui pourrait rapidement changer avec l’arrivée de la période estivale.
Les dépenses alimentaires se tiennent toujours
Reste les dépenses alimentaires des Français qui se tiennent toujours plutôt bien. Elles affichent en effet une hausse de 4,1 % par rapport à leur niveau d’avant le confinement. Une bonne tenue qui tient sans doute pour beaucoup à la fermeture des restaurants qui a conduit les Français à cuisiner plus et à stocker des produits alimentaires .
De fait, ces dépenses ont connu une évolution très erratique au cours des derniers mois : elles s’étaient envolées en mars du fait des comportements de stockage des ménages avant de connaître, pour les mêmes raisons un « net repli » en avril.