La France affiche un déficit commercial record en juin

La sensible reprise des échanges en mai s'est accentuée au mois de juin. Mais le redressement des importations, plus vif que celui des exportations, fait plonger le déficit commercial. Celui-ci atteint le niveau record de 7,96 milliards d'euros, selon les données des Douanes publiées ce vendredi.


Les effets de la reprise se font une nouvelle fois sentir sur les échanges extérieurs français, accentuant un mouvement déjà sensible au mois de juin. Et ce, alors même, avertissent les Douanes, que « le retour à la normale des flux du commerce extérieur ralentit en juillet », d’après l’indicateur de dédouanement.

En l’état actuel des choses, même si les échanges progressent, tout le terrain perdu du fait de la crise sanitaire du Covid-19 n’a pas encore été rattrapé. Une situation qui est aussi la règle en Allemagne , même si les choses se passent peut-être moins mal. En France, « les importations remontent à 85 % et les exportations à 75 % de leur niveau moyen de 2019 », expliquent, ce vendredi matin, les services de la Douane.

Un déficit record de 7,96 milliards

Mais tout comme le mois précédent, le redressement des importations apparaît toujours un peu plus dynamique que celui des exportations. L’Hexagone affiche au mois de juin un déficit record de près de 7,96 milliards d’euros.

« Ces chiffres ne sont malheureusement pas une surprise, tant l’ampleur de la crise que nous traversons est exceptionnelle », a rapidement souligné dans un communiqué Franck Riester, ministre délégué en charge du Commerce extérieur et de l’Attractivité. Et de préciser que le plan de relance que le gouvernement doit présenter le 25 août « inclura un volet de soutien à l’export ».

Poids moindre des importations de masques

Dans le détail, les importations de biens d’investissement augmentent encore fortement, du fait notamment de la reprise des achats de produits de la construction automobile (+1,6 milliard) mais aussi d’un nouveau redressement « des approvisionnements en téléphones et équipements de communication qui retrouvent leur niveau d’avant la crise ». Sans grande surprise, les échanges de matériel aéronautique sont à « un niveau exceptionnellement bas », soulignent les Douanes.

Dans les biens de consommation, la situation s’améliore aussi avec une hausse des exportations et des importations, ces dernières retrouvant leur niveau d’avant la crise. « Seuls les approvisionnements en produits de l’industrie textile (dont les masques anti-coronavirus) fléchissent, après deux mois de forte hausse, tout en restant à un niveau exceptionnellement élevé », expliquent encore les Douanes.

Enfin, du côté des biens d’équipements, le redressement de la situation est plus lent. Le solde des échanges, relativement stable sur les deux précédents mois, se « dégrade sensiblement » du fait d’une reprise plus forte des importations que des exportations.

Doublement du déficit manufacturier au deuxième trimestre

La dégradation du déficit commercial s’est, sans surprise, accentuée sur l’ensemble du deuxième trimestre. Le déficit s’est « fortement creusé » sur cette période pour atteindre 20,4 milliards d’euros, soit près de 7 milliards de plus qu’au cours des trois premiers mois de l’année.

Sur cette période, le déficit manufacturier (hors énergie) double, pour atteindre 18,8 milliards d’euros. « La baisse des exportations françaises est généralisée à tous les produits, mais l’effondrement des livraisons aéronautiques pèse particulièrement sur le solde français. Dans le même temps, les importations massives de masques de protection contribuent à creuser le déficit de 3,7 milliards », détaillent les Douanes.


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