L’accélération de la reprise économique se confirme en France

La baisse du PIB au deuxième trimestre serait de 17 %, et non plus de 20 %, a estimé ce mercredi l'Insee. Le rebond de la consommation des ménages observé dans les premiers jours du déconfinement ne faiblit pas.


Construction industry concept - architects and engineers discussing work progress between concrete walls, scaffolds and cranes.

L’épidémie de coronavirus est en partie jugulée. Conséquence, le déconfinement s’accélère, l’économie suit le mouvement et se montre même un peu moins affectée qu’on pouvait le craindre. C’est ce qui ressort du dernier point de conjoncture de l’Insee présenté ce mercredi pour le deuxième trimestre. Un tableau qui conforte ce que le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux , laisse entendre, à savoir que « le pire n’est pas certain ».

L’institut statistique a revu à – 17 % l’évolution du PIB sur la période – contre – 20 % estimé il y a trois semaines – après – 5,3 % sur les premiers mois de l’année. Plus précisément, a-t-il indiqué, la perte d’activité économique par rapport à une situation « normale » aurait été de 29 % en avril, de 22 % en mai et se limiterait à 12 % en juin. Attention, « cette estimation est entourée de beaucoup d’incertitudes en particulier en ce qui concerne juin », a prévenu le chef du département conjoncture de l’Insee, Julien Pouget, sans donner l’ordre de grandeur de la marge d’erreur.

Révisions probables

Les révisions sont donc probables dans les prochains mois. Et l’évolution de la situation sanitaire, de l’emploi ou de l’environnement international reste incertaine. Il n’empêche : au fur et à mesure que la batterie d’indicateurs disponibles s’affine, le caractère franc de la reprise se confirme, estime l’Insee, sans pouvoir dire quand l’économie aura retrouvé son rythme de croisière. Pour la Banque de France, il faudra attendre deux ans avant de rattraper le terrain perdu et de retrouver le niveau de PIB de la fin de 2019

La reprise est favorisée par l’ensemble des mesures de soutien déployées par l’Etat : chômage partiel, prêts garantis, report ou exonération de charges… « En avril, l’économie était sous anesthésie mais dans des conditions qui rendaient le démarrage possible. C’est ce que l’on observe aujourd’hui », estime Julien Pouget.

C’est le cas dans la construction où la perte d’activité est estimée à 34 % en juin, toujours par rapport à une situation « normale », là où elle était de 55 % en mai, reflétant la reprise des chantiers. L’industrie aussi regagne du terrain (-15 % contre – 25 %), malgré le manque de débouchés à l’international et l’importance des stocks à écouler. Les services marchands suivent la même tendance.

Les ménages consomment

Mieux, les Français semblent continuer à utiliser leurs cartes bancaires avec envie, forts d’une épargne forcée abondante constituée pendant le confinement. Les statistiques montrent que le rebond observé durant la semaine qui a suivi le 11 mai s’avère durable, au point que les dépenses de consommation des ménages ne seraient, en juin, que de 5 % inférieures à celles d’une période normale. Carburant, alimentation, services… la situation n’est pas la même selon le contenu du panier. Mais, globalement, les dynamiques de paiement relatifs aux ventes physiques ou en ligne sont à présent similaires, signe « de la reprise de pratiques plus habituelles de consommation », souligne l’Insee.

Moins de chômage partiel

La Dares, la direction statistique du ministère du Travail, a publié ce mercredi une série de chiffres montrant, eux aussi, l’accélération de la croissance. Il en ressort qu’en mai, 27 % des salariés se trouvaient dans une entreprise dont l’activité s’était arrêtée ou avait diminué de plus de moitié, contre 45 % en avril et 49 % en mars, la baisse d’activité restant plus marquée dans les plus petites d’entre elles.

La fabrication de matériels de transport tourne toujours au ralenti, mais s’améliore. Le rebond est manifeste dans la construction. Autre signe positif enfin : en mai, le nombre d’heures chômées au titre de l’activité partielle aurait reculé de 47 % par rapport à avril, même si cela concernerait encore 7,8 millions de salariés (en incluant les gardes d’enfants), contre 8,7 millions en avril et 7,2 millions en mars.


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