Les chiffres du chômage de juin, que le ministère du Travail doit publier lundi 25 juillet, diront si la digue continue de tenir sur le front de l’emploi. Une page s’est en tout cas tournée ce printemps : avec le télétravail, le chômage partiel avait constitué le principal outil de résistance au choc provoqué par l’épidémie de Covid-19 sur l’économie. Il est désormais revenu à son niveau d’avant la crise, selon les dernières données publiées.
La Direction de la recherche du ministère du Travail (Dares) n’a en effet recensé, en avril 2022, que 170.000 salariés concernés. A comparer aux 8,4 millions de personnes – un tiers des salariés ! – concernés deux ans avant, en avril 2020, lors du premier confinement qui avait mis à l’arrêt des pans entiers de l’économie française et freiné brutalement le reste.
Une dimension plus structurelle
Le coup de frein est patent, y compris par rapport à mars, selon l’estimation « avancée et provisoire » tirée des déclarations sociales nominatives et demandes d’indemnisation déposées au 1er juillet 2022 publiée par la Dares. La baisse en nombre de personnes concernées est de 31 % et celle en équivalent temps plein de 35 %.
A-t-on atteint un seuil incompressible ? En tout cas, le chômage partiel revêt désormais une dimension plus structurelle, avec un poids croissant du dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD) mis en place par accord collectif pour faire face à des difficultés et aidé plus fortement par l’Etat. Les salariés concernés représentaient 84 % de l’ensemble de ceux en activité partielle en avril 2022, une part en hausse par rapport au mois précédent (65 %).
Un outil important
S’il n’est plus massif comme il a pu l’être, le chômage partiel est désormais un outil important du dispositif gouvernemental pour limiter les licenciements en cas d’à-coup conjoncturel.
Ainsi, si l’aide de l’Etat en cas d’APLD doit s’arrêter au 31 décembre prochain, elle a été prolongée de douze mois dans le cadre du « plan résilience » décidé par Emmanuel Macron pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine.
Autre illustration : en Gironde, la préfecture vient d’informer que les entreprises impactées par les conséquences des incendies pourront recourir à l’activité partielle, si le feu a atteint leurs locaux comme en cas d’interdiction temporaire d’activité ou d’accès qui relèvent du motif de circonstances exceptionnelles pouvant justifier un recours à l’activité partielle.