Le chômage partiel refusé à Amazon par l’Etat

A l'arrêt après que la justice a restreint ses possibilités de livraison, le géant américain souhaitait profiter du régime pour ses 10.000 salariés.


EMPLOI – Pour eux, c’est non. Le ministère du Travail a annoncé ce lundi 4 mai qu’Amazon n’aurait pas le droit au dispositif de chômage partiel que l’entreprise avait demandé pour faire face à l’épidémie de coronavirus.

Alors que plus d’un salarié du privé sur deux est concerné par ce régime qui permet aux entreprises de se faire rembourser par l’État les salaires versés (70% du brut dans la limite de 4 Smic), le géant de la distribution voulait y faire passer les siens après son choix de fermer ses sites, consécutif à une décision de justice qui limite ses activités.

Demande a ainsi été formulée jeudi 30 avril, mais le ministère l’a refusée.

La direction d’Amazon a indiqué à l’AFP qu’elle avait “fait une demande de chômage partiel pour six sites, soit environ 10.000 personnes, qui n’a pas abouti”. 

“La récente décision de la Cour d’appel de Versailles a évidemment eu un impact sur notre activité en France (…). Dans ce cadre, nous avons également sollicité une aide, comme ont pu en bénéficier d’autres entreprises en France”, a précisé la direction d’Amazon dans un courriel.

Entrepôts fermés

Amazon a été sommé par la cour d’appel de Versailles de procéder à une évaluation des risques liés à la crise du coronavirus avec les représentants du personnel et de réduire son activité d’ici là sous astreinte de 100.000 euros par infractions constatée. Le groupe a préféré fermer ses entrepôts jusqu’au 5 mai inclus.

“En effet, notre activité logistique est techniquement complexe et l’astreinte de 100.000 euros par infraction, précisée par la cour d’appel, pourrait impliquer que même un taux infime de traitement accidentel de produits non-autorisés, de l’ordre de 0,1%, pourrait entraîner une pénalité de plus d’un milliard d’euros par semaine”, a expliqué la direction.

“Malheureusement, ce risque signifie que nous n’avons pas eu d’autre choix que de suspendre temporairement l’activité de nos centres de distribution français pendant que nous évaluons la meilleure façon de fonctionner à la lumière de la décision de la cour”, a-t-elle ajouté.

Les syndicats CGT, CFDT et SUD d’Amazon France ont proposé à la direction une reprise progressive d’activité. Dans un communiqué, ils qualifient de “proprement indécente” la demande de chômage partiel d’Amazon et soulignent que “ce dispositif a été mis en place pour venir en aide aux salariés des entreprises dont l’activité est rendue impossible dans la période, comme la restauration ou les commerces non-essentiels”. 

“Plus encore, Amazon a fait le choix de fermer temporairement ses entrepôts depuis le 16 avril dernier, tout en poursuivant son activité depuis ceux européens, pour mieux se soustraire à deux décisions de justice successives”, s’indignent-ils.


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