Le retour à la situation d’avant-crise du marché de l’emploi se confirme un peu plus, comme le montrent les dernières statistiques en date publiées par l’Insee. Le taux de chômage mesuré au sens du Bureau international du travail (BIT), qui avait connu de très fortes fluctuations l’année dernière au gré des mises à l’arrêt de l’économie, a atteint 8 % de la population active au deuxième trimestre en France hors Mayotte, pour représenter 2,4 millions de personnes. Soit une baisse de 0,1 point par rapport au premier trimestre. Cela le ramène à son niveau de la fin 2019, avant l’irruption de l’épidémie de Covid-19.
« Autant le premier confinement a eu des effets extrêmement brutaux sur le marché du travail, autant cela a été nettement moins vrai pour les phases suivantes », a souligné Sylvain Larrieu, chef de la division synthèse et conjoncture du marché du travail de l’Insee.
Bénéficiaires du plan « 1 jeune 1 solution » dans un contexte de très fortes créations d’emplois , les 15-24 ans sont ceux pour qui la baisse est la plus spectaculaire. A 19,8 %, leur taux de chômage reste particulièrement élevé, mais il a baissé de 0,8 point sur le trimestre, et de 1,4 point par rapport à l’avant-crise.
Les plus de 50 ans touchés
La part des 15-29 ans qui ne sont ni sur le marché de l’emploi, ni en train de faire leurs études, ni en formation, les « Neets » selon l’acronyme anglo-saxon, pour lesquels le gouvernement planche sur un « revenu d’engagement » , reste encore supérieure d’un demi-point à celle de la fin 2019. Ils représentent 12,8 % de cette tranche d’âge, soit une baisse de 0,3 point sur le deuxième trimestre qui efface l’augmentation de même ampleur constatée sur les trois premiers mois de l’année. La situation des 25-49 ans s’améliore aussi, mais de façon limitée, à l’inverse de celle des plus de 50 ans pour lesquels le gouvernement cherche la parade .
Cette stabilisation du taux de chômage va de pair avec celle du halo du chômage qui regroupe les personnes inactives et dont le taux ressort à 4,9 % des 15-64 ans, pour représenter 2 millions de personnes.
Taux d’emploi au plus haut depuis 2003
Le retour à la situation d’avant-crise, parfois en mieux, s’observe aussi pour le taux d’emploi (66,9 %, +0,1 point), à son plus haut depuis 2003 selon l’Insee, avec là encore les jeunes pour principaux bénéficiaires. C’est encore plus spectaculaire pour le taux d’emploi à temps complet qui ressort à 55,2 % au deuxième trimestre 2021, soit une petite hausse de 0,5 point. Le taux d’emploi en CDI fait du surplace par rapport au premier trimestre mais, à 50,2 %, il est tout de même supérieur de 0,3 point à celui du dernier trimestre 2019.
Sauf à ce que la variant Delta, ou d’autres plus virulents, ne viennent rebattre les cartes, l’évolution du marché du travail contredit les Cassandre . Les inscriptions à Pôle emploi pour licenciement économique n’ont pas explosé. Au contraire, les sorties des fichiers de l’opérateur public pour reprise d’emploi sont au plus haut depuis 2007, à telle enseigne que les effectifs salariés dans le privé ont effacé les effets de crise . Le recours à l’activité partielle ne concernait plus que 1,3 million de salariés en juin, principalement pour cause de vulnérabilité ou d’obligation de garde d’enfants.