« Les 1.000 premiers jours de la vie est un sujet auquel le président de la République est extrêmement attaché », martèle le gouvernement. Et pour aller dans ce sens, l’exécutif propose donc d’allonger le congé en cas d’adoption d’un enfant.
Un amendement a été déposé le 16 octobre dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021 . « Le présent amendement vise à allonger le congé pour adoption pour les familles adoptantes et n’ayant pas d’enfants ou un enfant à charge et le porter ainsi de dix semaines, durée considérée actuellement comme insuffisante, à seize semaines », est-il détaillé.
Un congé qui concerne les deux parents
Actuellement, la durée du congé d’adoption varie selon le nombre d’enfants adoptés et le nombre d’enfants à charge, et selon qu’il est partagé ou non entre les parents adoptifs. Il est ainsi de dix semaines « si le salarié adopte un enfant et, si, suite à cette adoption, a 1 ou 2 enfants à charge ». Si, après l’adoption, le salarié a au moins 3 enfants à charge, ce congé s’allonge à 18 semaines.
Le congé peut être pris par l’un des parents adoptifs seulement ou les deux. Si les deux parents le prennent, sa durée sera alors partagée entre eux, et augmentée de 11 jours.
En septembre, le gouvernement avait déjà décidé d’allonger la durée du congé paternité classique à compter du 1er juillet 2021, en le portant à 28 jours, au lieu de 14 aujourd’hui. C’était toutefois bien moins que les neuf semaines préconisées par le rapport des « 1.000 premiers jours de l’enfant » présidé par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik.
Pour le congé d’adoption, le gouvernement va cette fois plus loin que les préconisations du rapport, qui proposait de l’allonger à douze semaines. « Adopter un enfant nécessite également de prendre du temps pour l’accueillir dans les meilleures conditions », justifie le gouvernement dans son amendement.
Cet allongement de six semaines représente un coût de « trois millions d’euros environ », dit le gouvernement, compte tenu « des 1.600 adoptions par an ».