Le Covid long, nouvel argument à la vaccination des jeunes

Emmanuel Macron a tenté de convaincre les réticents à la vaccination chez les jeunes en invoquant le risque de Covid long. Si la maladie est toujours méconnue, elle semble en effet moins épargner les jeunes que les formes graves de Covid-19.


Depuis ce 15 Juin, les adolescents de 12-17 ans et plus peuvent se faire vacciner. Pour y arriver, le consentement oral de l'adolescent ainsi que celui de ses parents sera obligatoire. Douai - 15 Juin 2021 -- As of June 15, adolescents aged 12-17 and over will be able to be vaccinated. To achieve this, the oral consent of the adolescent as well as that of his parents will be required. The government thus hopes to limit the slowdown in vaccination in France, a guarantee of sufficient collective protection, in Douai - June 15, 2021//GREUEZFRANCOIS_1.1550/2106151634/Credit:FRANCOIS GREUEZ/SIPA/2106151637

Comment convaincre les jeunes de se vacciner ? En live sur Instagram lundi , le président de la République, Emmanuel Macron, t-shirt de circonstance, a tenté de vaincre les réticences en insistant sur les méfaits du Covid long. « Beaucoup de jeunes peuvent être frappés par cela, [avec] pendant des mois et des mois un sentiment de fatigue et des difficultés à respirer », a expliqué le chef de l’Etat.

Malgré des études croissantes sur le sujet, la maladie est cependant encore peu connue et mal définie. La Haute Autorité de santé (HAS) la caractérise simplement par la persistance d’au moins un symptôme quatre semaines après l’infection au Covid-19. La liste des symptômes associés est longue mais les plus fréquemment rapportés sont la fatigue, des douleurs musculaires, des gênes respiratoires, des maux de tête…

Etudes et incertitudes

Les données les plus globales à ce sujet sont celles de l’ONS, le Bureau national de la statistique au Royaume-Uni. Au 6 juin, une estimation – réalisée à partir d’un questionnaire soumis à 140.000 ménages – portait à 962.000 le nombre de cas de Covid long sur les îles de sa majesté entre avril et juin. Sur ce total, 10,8 % concernaient des personnes de 2 ans à 24 ans, soit tout de même un peu plus de 100.000 cas.

Les premières études avaient tiré un lien entre les formes sévères et ces Covid longs. Une étude publiée dans The Lancet , à l’issue de travaux menés sur 1.733 patients d’un hôpital de Wuhan, indiquait que 76 % des hospitalisés avaient eu des symptômes durables. Un constat corroboré notamment par une étude l’Inserm . Dès lors, la vaccination permettant de réduire fortement le nombre de cas positifs et, a fortiori, de formes graves, elle diminue mécaniquement le risque de Covid long. Mais aucune étude n’a pour l’instant prouvé que le vaccin protégeait spécifiquement contre les Covid longs.

Par ailleurs, alors que les formes graves de Covid épargnent dans une proportion importante les jeunes, il n’en est pas de même pour cette maladie durable. Les données rapportées par l’ONS évoquent même un nombre non négligeable de cas asymptomatiques – pas seulement chez les jeunes – développant par la suite des Covid longs, qui ne sont donc pas réservés aux seuls patients hospitalisés. Une étude menée à Rome sur des jeunes révèle aussi des cas de Covid long chez des patients d’abord asymptomatiques.

D’autres se sont penchés sur des cas de Covid long parmi des personnes, y compris des jeunes, ayant eu une infection légère. Les résultats sont divergents mais tous pointent l’existence de cas. « Aucune de ces études n’est fausse, elles illustrent simplement la complexité qu’il y a à mesurer le phénomène, analyse le chercheur en épidémiologie Pascal Crépey de l’Ecole des hautes études en santé publique à Rennes. Il est compliqué de compter les cas quand la définition de la maladie n’est pas consensuelle. »


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