Le déficit de la Sécurité sociale revu à la hausse à près de 50 milliards cette année

Le déficit prévisionnel s'alourdit encore de 2,4 milliards d'euros en raison de dépenses sanitaires supplémentaires pour faire face à la seconde vague de la pandémie et à l'impact économique du confinement. Le surcoût des tests pour les deux derniers mois de l'année s'élèverait à 400 millions.


French senate members stand up as they attend a ceremony in tribute to French former Senate President Christian Poncelet on October 13, 2020. - French former Senate President Christian Poncelet died on September 11, 2020. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)

Il fallait s’y attendre : l’aggravation de la situation sanitaire et le reconfinement vont creuser l’énorme déficit de la Sécurité sociale . Le gouvernement rectifie donc le budget 2020 de celle-ci via un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021, qui est examiné en première lecture en séance par le Sénat cette semaine.

Le déficit du régime général et du fonds de solidarité vieillesse, qui devait dans le projet de loi initial s’élever à 44,4 milliards d’euros , avait déjà été révisé en cours d’examen à l’Assemblée à 46,6 milliards. Il s’oriente à présent vers un montant de 49 milliards d’euros.

La branche maladie verrait son déficit s’alourdir de 1,5 milliard d’euros, à 33,7 milliards. L’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) avait déjà été relevé de 2,4 milliards d’euros en première lecture à l’Assemblée, à l’approche des vacances de la Toussaint, alors que brusquement l’épidémie redémarrait. Il s’agissait de financer l’avancement de la deuxième tranche de revalorisation salariale prévue par le « Ségur de la santé » et d’inciter financièrement les soignants à rester en poste pendant leurs congés.

Le gouvernement injecte à présent 800 millions de plus dans l’Ondam 2020, qui va s’élever à 218,9 milliards d’euros, soit… 18,5 milliards de plus que l’année précédente. Cela permettra de couvrir le coût supplémentaire des tests PCR, qui ont franchi la barre de 2 millions par semaine , ainsi que de financer la prise en charge des tests antigéniques chez un médecin, un infirmier ou un pharmacien libéral. Pour novembre-décembre, la dépense supplémentaire de tests s’élèverait à 300 millions d’euros en ville et 100 millions dans les hôpitaux.

Sur cette rallonge de 800 millions d’Ondam, l’autre moitié sera fléchée vers les Ehpad et les services pour personnes âgées, afin de compenser les surcoûts et pertes de recettes liés à la reprise épidémique.

Toutes les branches de la Sécurité sociale souffrent

Mais la dépense supplémentaire n’est pas la principale explication de la dégradation du déficit de la Sécurité sociale. Les pertes de recettes consécutives au ralentissement économique, découlant lui-même du tour de vis sanitaire face à l’épidémie, sont encore plus douloureuses. La masse salariale du secteur privé devrait chuter de 1 point supplémentaire cette année, à -8,9 %.

Les autres branches de la Sécurité sociale souffrent donc aussi : depuis septembre, l’assurance-vieillesse a plongé de 800 millions (solde à -8,6 milliards), la branche famille de 300 millions (-3,5 milliards), et celle des Accidents du travail de 100 millions (-400 millions).

Seul le Fonds de solidarité vieillesse (FSV) améliore son pronostic d’ici à la fin de l’année, grâce à des prélèvements sociaux sur le capital dont le rendement est supérieur aux attentes à hauteur de 300 millions d’euros. Le déficit du FSV, initialement attendu à 3,2 milliards, reviendrait ainsi à 2,9 milliards.


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