Le gouvernement étend les dispositifs d’aides aux salariés, chômeurs et jeunes

Les aides aux chômeurs les plus précaires sont prolongées. La réduction de la prise en charge de l'activité partielle est repoussée au 1 er avril. Et les conditions d'accès à la Garantie Jeunes sont assouplies.


FSE, federation syndicale etudiante, une association qui lutte contre la prÃ'caritÃ' alimentaire des etudiants. CROUS de Nanterre. Jeudi 21 janvier 2021. Photographie de Jeanne Accorsini/Sipa Press. FSE, a student union federation, an association that fights against food insecurity among students. CROUS de Nanterre. Thursday, January 21, 2021. Photograph by Jeanne Accorsini/Sipa Press.//ACCORSINIJEANNE_0304.12459/2101221041/Credit:Jeanne Accorsini/SIPA/2101221049

La sortie de crise n’étant pas encore pour demain, le ministère du Travail étend son soutien à l’économie. Il vient de prolonger jusqu’à la fin juin le versement des allocations des chômeurs en fin de droits. La garantie de revenus de 900 euros pour les plus précaires d’entre eux est maintenue jusqu’à fin mai, soit trois mois de plus que prévu initialement. Programmées au 1er mars, les baisses de prises en charge du chômage partiel attendront le 1er avril, assurant aux salariés concernés une meilleure indemnisation. Dernière mesure annoncée ce mardi : l’assouplissement des critères d’éligibilité à la Garantie jeunes, l’objectif étant de porter de 100.000 à 200.000 le nombre de bénéficiaires cette année.

Prévu dans le plan « 1 jeune 1 solution », le doublement des effectifs demande une importante augmentation des crédits accordés aux Missions locales qui assurent la mise en oeuvre de cet accompagnement renforcé, assorti d’une allocation de 500 euros environ. Même s’il n’y avait pas de doute a priori, les intéressées en ont eu confirmation lundi de la bouche de la ministre du Travail, Elisabeth Borne : l’Etat leur versera dès la fin du mois 455 millions d’euros, soit 90 % de leur budget annuel, pour se préparer à recevoir un tel afflux de jeunes.

Aides sociales

Si l’argent ne manque pas, reste à s’assurer qu’il bénéficie au plus grand nombre, la Garantie jeunes étant ciblée sur les seuls jeunes qui n’ont ni emploi, ni formation, ni programme d’étude (Neet, selon l’acronyme anglais). C’est tout l’objet des trois mesures d’assouplissement des conditions de sélection, suggérées dans le rapport remis début janvier par le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ), une instance consultative placée auprès du Premier ministre.

La première mesure lève l’obligation pour un jeune de se déclarer autonome fiscalement. « Le conseiller de la mission locale pourra, à titre exceptionnel, attester lui-même de sa situation de précarité et de rupture vis-à-vis de sa famille », selon le ministère. Ainsi, explique le président de la commission de l’insertion des jeunes du COJ, Antoine Dulin, « ses parents continueront de percevoir certaines aides sociales, telle la majoration de RSA ».

CDD versus CDI

La deuxième mesure s’inscrit également dans les pas du rapport. Elle consiste à évaluer le plafond de ressources du jeune sur les trois ou six derniers mois selon l’appréciation la plus favorable avant le démarrage de l’accompagnement. La troisième, qui consiste à moduler de 9 à 18 mois la durée de cet accompagnement, contre 12 mois renouvelables six mois, loupe le coche, en revanche, pour Antoine Dulin. Pour ce dernier, il ne faut pas fixer de limite, et assurer ainsi au jeune la solvabilité nécessaire pour se loger. « C’est comme un CDD versus un CDI », plaide-t-il.

Autre regret : ne pas avoir fait sauter purement et simplement le critère « Neet », afin d’inclure les jeunes qui travaillent un peu. Idem pour le critère consubstantiel au dispositif qui consiste à placer le jeune en immersion professionnelle sans attendre, tous n’en étant pas capables pour des raisons diverses.

De la trentaine de propositions du rapport, l’exécutif n’en a donc repris qu’un faible nombre à ce stade. Rappelant que tout jeune aidé par l’Apec, Pôle emploi ou qui suit une formation peut désormais toucher jusqu’à 500 euros, le ministère du Travail présente ces décisions comme « une première étape vers une Garantie jeunes universelle ».

Changer de logique

Pour en dessiner les contours, une équipe sera installée d’ici la fin du mois de février avec pour but de parvenir à une « nouvelle logique d’accompagnement des jeunes vers l’emploi ». Pour Elisabeth Borne, il s’agit de garantir à chaque jeune « un droit à l’accompagnement inconditionnel jusqu’à ce qu’il accède à un emploi durable, en lui donnant les moyens de s’en sortir dans l’immédiat, mais aussi dans la durée ». La prise de position n’est pas neutre face à ceux qui défendent toujours l’extension du RSA aux 18-25 ans.


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