Le marché du travail se réveille avec le déconfinement

Le nombre d'embauches a fortement grimpé en mai, notamment celles en contrats courts. Dans l'hôtellerie-restauration et la santé, le nombre d'offres d'emploi est deux fois plus important qu'avant le confinement. Mais les craintes d'une hausse du chômage dans les prochains mois demeurent, surtout pour les jeunes.


People stand in a booth in a branch of France's national employment agency Pole Emploi in Montpellier, southern France on January 3, 2019. (Photo by PASCAL GUYOT / AFP)

La reprise se fait sentir sur le marché du travail. Selon les chiffres de l’Acoss, l’organisme qui gère les cotisations sociales, le nombre de déclarations d’embauche de plus d’un mois a augmenté de 75,9 % en mai, hors intérim. Cela ne suffit pas à compenser le coup d’arrêt qu’a connu le marché du travail lors du confinement puisque, sur trois mois, la baisse atteint 53 %. Mais les chiffres sont plutôt encourageants. Selon le ministère du Travail, le nombre d’offres d’emploi en ligne publiées entre le 15 et le 21 juin se situe à 106 % du niveau pré-confinement.

Dans certains secteurs, comme l’hôtellerie-restauration et la santé, le nombre d’offres d’emploi est même deux fois plus important que celui d’avant le confinement. Les offres sur le site de Pôle emploi ont presque retrouvé leur niveau d’avant Covid-19 : elles ne sont inférieures que de 10 %.

De façon assez classique en période de reprise où des incertitudes persistent, les employeurs préfèrent recourir aux contrats temporaires. Ainsi, les déclarations d’embauche enregistrée en mai 2020 augmentent plus fortement pour les CDD de plus d’un mois – en hausse de 92 % – que pour les CDI – qui grimpent tout de même de 62 %.PUBLICIDADE

L’indice du climat de l’emploi, publié ce mercredi par l’Insee et portant sur le mois de juin, s’est amélioré mais reste moins élevé que celui du climat des affaires . Dans les services, les intentions d’embauche hors travail temporaire sont à peine plus élevées qu’au creux de la crise de 2009. Pour Philippe Waechter, chef-économiste d’Ostrum Asset Management, « les entreprises constatent, observent une hausse de l’activité mais préfèrent accroître les heures travaillées qu’embaucher rapidement ».

C’est l’un des grands enjeux des prochains mois. « La politique gouvernementale va aussi devoir porter sur la dynamique de l’emploi afin de ne pas sacrifier une génération et pour que les personnes qui ne pourront pas retrouver d’emploi après le chômage partiel puissent se former et s’intégrer à nouveau dans cette économie qui change », estime l’économiste.

Déjeuner à l’Elysée

Le gouvernement en est conscient. Lors d’un déjeuner ce mercredi à l’Elysée entre Emmanuel Macron, Bruno Le Maire et une dizaine d’économistes, le sujet de la jeunesse a été évoqué, avec inquiétude. Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), les faillites d’entreprises devraient bondir de 80 % et celles-ci détruiraient 250.000 emplois d’ici la fin de l’année. Le chômage pourrait rapidement dépasser 12 %.

L’an dernier, une étude du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq) comparait l’insertion sur le marché du travail de jeunes, sept ans après leur sortie du système scolaire en 1998 avec ceux sortis en 2010, c’est-à-dire en pleine crise. Le constat était sans appel. La génération arrivée sur le marché du travail deux ans après la faillite de Lehman Brothers en payait le prix fort. Les non-diplômés ou peu diplômés ont plus de mal à trouver leur place dans le monde professionnel et enchaînent les contrats précaires. Les diplômés arrivés sur le marché du travail en 2010, eux, touchent des salaires inférieurs à ceux qui ont débuté en 1998, après sept ans de carrière.


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