Le Medef redécouvre les vertus du soutien à la demande

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a égrainé ce jeudi des propositions visant à donner un « coup de fouet » à la demande pour faire revenir la confiance : éco-chèque, chèques-vacances abondés par l'Etat, exonération d'impôts pour les dons inter-générationnels au sein de la famille.


Chamonix, 1er week-end apres le deconfinement. Le centre ville, un affiche incite au port du masque. *** Local Caption *** Affichage Centre ville Chamonix Covid 19 Montagne affiche Covid 19 deconfinement haute Savoie masque

« Keynes tué d’une balle dans la nuque ! » Ce tweet, c’est Geoffroy Roux de Bézieux qui l’avait écrit le 14 janvier 2014, lorsque François Hollande avait annoncé le lancement du pacte de responsabilité et confirmé son virage vers une politique de l’offre . Désormais patron du Medef, l’entrepreneur ne se sent pas toujours pas keynésien mais dit croire dans le « pragmatisme ». Il semble toutefois qu’aujourd’hui, ce pragmatisme ressemble fort aux préceptes de l’économiste britannique de la première moitié du XXe siècle. Une bonne partie des mesures proposées par le patronat a pour but de soutenir la demande. Rien de honteux à cela puisque de nombreux économistes et quasiment tous les pays développés suivent une telle politique économique. 

Ce jeudi, en présentant les propositions de son organisation pour relancer l’activité, Geoffroy Roux de Bézieux a reconnu que « la confiance sera clé ». Le patron des patrons craint le « phénomène d’attente de chacun », consommateurs et chefs d’entreprise. Avec le « risque très fort, que nous restions dans cette situation de baisse de l’activité de 20 % pendant plusieurs mois ». Et il n’y a pas, selon le Medef, 36 façons d’empêcher cette potentielle dépression économique : c’est d’abord « en soutenant la consommation des ménages et en faisant mieux circuler l’argent ».

Des propositions surprenantes

Certes, le Medef n’oublie pas de mettre en avant des mesures pro-entreprises comme la baisse de nombreux prélèvements, mais il en fait quelques autres, plus surprenantes, dans la bouche de son responsable. Comme l’éco-chèque, par exemple, qui serait versé par l’Etat aux ménages, sous conditions de ressources, afin d’acheter des aliments bio, d’investir dans l’isolation thermique, etc. Ou alors comme l’attribution de chèques vacances, titres-restaurants, abondés par l’Etat. Le Medef évoque aussi la possibilité d’exonérer d’impôts les dons familiaux inter-générationnels puisque les jeunes seront les grands perdants de cette crise.

« Le choix qui a été fait, d’accepter une hausse de la dette publique, est le bon », selon Geoffroy Roux de Bézieux qui se déclare contre toute hausse d’impôts sur les entreprises ou les ménages. « Ne pas relancer conduirait à un PIB durablement contracté, à la perte d’assiette fiscale, au chômage et aux coûts sociaux induits, ce serait au total plus coûteux pour la collectivité », avoue-t-il. Avec un credo affiché : « la seule façon de réduire la dette, c’est de recréer de la richesse, c’est-à-dire de faire de la croissance ». Pour y arriver, il appelle aussi « à suspendre provisoirement les règles de Maastricht et à poursuivre le refinancement par les banques centrales ».

Mais le gouvernement va faire face à une difficulté. Le retour de la confiance ne se décrète pas. En 2019, le taux d’épargne des ménages a atteint 14,7 % de leur revenu disponible contre 14,2 % l’année précédente. Quelques-uns des 12 milliards d’euros versés aux Français grâce aux mesures du gouvernement post « gilets jaunes » ont donc fini sur des comptes bancaires et d es livrets A même si elles avaient été calibrées pour les petits salaires. La politique de la demande va demander du tact et de la finesse.


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