Le nombre de chômeurs a plus progressé lors du troisième confinement qu’à l’automne

Le ministère du Travail a décompté sur la France entière 3,86 millions de demandeurs d'emploi de catégorie A en avril. Avec 65.600 de plus qu'en mars, c'est la plus forte hausse observée depuis avril 2020. La progression de 35.000 chômeurs sur les quatre premiers mois de l'année a surtout impacté les travailleurs précaires.


A man passes in front of an Pole Emploi (Employment Office) panel on March 8, 2017 in Dunkirk. - The upswing is there: the French economy has created close to 190,000 net positions in 2016, an unprecedented feat on the front of private employment since the crisis, despite limited growth. However, unemployment remains high, with 9.7% of the working population in 2016 in metropolitan France, 10% in France, or 2.81 million unemployed, according to Insee statistics. Pole Emploi, the Employment Office, for its part, lists in the metropolis 3.47 million unemployed job seekers. (Photo by PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Avec la décrue de l’épidémie et la progression de la vaccination, l’ouverture des commerces et le retour annoncé dans les entreprises alimente l’espoir d’une sortie de crise rapide. Mais les statistiques de l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi en avril, publiées ce jeudi par le ministère du travail, viennent assombrir le paysage.

Le troisième confinement, qui s’est concentré sur le mois d’avril, n’a pas dérogé à la règle. Comme les deux précédents, il s’est accompagné d’une hausse du chômage des plus précaires, qui s’est traduite par un basculement de nombreuses personnes alternant chômage et emploi dans l’absence d’activité.

Vases communicants

Signe de cet effet de vases communicants, le nombre des inscrits à Pôle emploi, qu’ils aient travaillé un peu ou beaucoup (catégories B et C) ou pas du tout (A), a, au global, légèrement diminué, de 7.000 personnes, à 6 millions. Mais le mois a été marqué par l’importance des transferts au sein de cette population. Le ministère a décompté sur la France entière 3,86 millions demandeurs d’emploi de catégorie A en avril. C’est 65.600 de plus qu’en mars, soit une hausse de 1,7 %, quand le mois précédent, la progression avait été limitée à 16.400, soit -0,4 % . Il s’agit de la plus forte hausse observée depuis avril 2020 soit le début de la crise sanitaire. L’impact sur l’emploi du troisième confinement a donc été supérieur à celui du deuxième, à l’automne. Sachant que l’essentiel des transferts ont concerné des chômeurs ayant beaucoup travaillé (plus de 78 heures) en mars, donc classés en catégorie C.

Les caractéristiques des mesures prises par le gouvernement il y a quelques semaines ont pesé. La décision d’encadrer les vacances de printemps, dont les dates ont été harmonisées sur l’ensemble du territoire avec une ou deux semaines d’enseignement en distanciel, avec la suppression des activités – y compris extrascolaires – des enfants, pourrait expliquer, au moins en partie, la progression plus forte du nombre de demandeurs d’emploi sans activité chez les jeunes (+3,2 %) que dans les autres tranches d’âge.

Cela dit, les données de mars viennent confirmer la tendance constatée sur les trois premiers mois de 2021 et même avant, avec une stabilité du nombre de chômeurs qu’ils aient ou pas travaillé. Entre décembre 2020 et avril 2021, leur nombre a progressé d’à peine 4.300. Les effectifs des demandeurs d’emploi n’ayant pas du tout travaillé dans le mois (A) a, lui, augmenté de 35.000 depuis le début de l’année.

Pas de flambée des inscriptions

Le troisième confinement n’a ainsi pas conduit à une flambée des nouvelles inscriptions à Pôle emploi, signe que les amortisseurs sociaux jouent toujours un rôle puissant, en particulier le chômage partiel dont le gouvernement a encore repoussé la diminution des avantages. Il y a même eu moins de nouveaux demandeurs d’emploi, catégories A,B et C confondues – en avril qu’en mars (509.100 contre 520.500). Il n’y a pas non plus eu de coup de frein brutal sur les sorties, qui ne se sont absolument pas écroulées. Avril a même été un peu meilleur que le mois précédent, avec respectivement 514.600 et 507.300 sorties.

Est-ce une forme de fatalisme quant aux perspectives de l’emploi salarié dans la période ou bien l’expression d’une volonté de ne pas rester inactif en attendant la reprise? Il faut en tout cas noter la progression continue de la catégorie E de demandeurs d’emploi, portée par les chômeurs qui créent leur entreprise. Si elle n’a pas retrouvé son niveau d’avant la crise, elle a progressé en avril pour le huitième mois consécutif.


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